par T.H.
Le Maroc n’est pas près d’accepter l’application des décisions de l’Union africaine. Le comportement de cet Etat lors de l’élection du nouveau président du Fonds international pour le développement agricole démontre qu’il refuse de se conformer pleinement à son statut de membre de l’organisation continentale.
Les 14 et 15 février 2017 se déroulait à Rome la 40e session du Conseil des gouverneurs, la plus haute instance du Fonds international pour le développement agricole. Les membres de ce Conseil étaient réunis pour élire le nouveau président du Fida. Les pays africains avaient un candidat : Gilbert Fossoum Houngbo, ancien ministre togolais.
Sa candidature avait été approuvée par l’Union africaine lors du 27e Sommet de l’UA qui s’était déroulé à Kigali en juillet 2016. La Suisse, la République dominicaine, le Mexique, l’Indonésie, l’Italie et la Turquie ont également présenté des candidats. Mais Gilbert Fossoun Houngbo doit aussi affronter une prétendante, pourtant du même continent que lui : la Marocaine Ismahane Elouafi.
La logique aurait voulu que le Maroc ne présente pas de candidat puisqu’il était désormais membre à part entière de l’Union africaine. Son adhésion officielle à l’UA avait été entérinée à peine quinze jours avant la tenue à Rome de la 40e session du Conseil des gouverneurs du Fida. Lors du premier tour du scrutin, le candidat togolais arrive premier avec 39,9% des voix tandis que la Marocaine est arrivée à l’avant-dernière position avec à peine 5% des voix. Seuls trois pays restent en lice pour le second tour, le Togo, l’Italie et l’Indonésie. Les autres Etats se retirent et apportent leur soutien à un des trois candidats restants… à l’exception du Maroc. Ce dernier opte pour un «retrait neutre». Il refuse d’accorder son soutien au Togolais, violant, pour la seconde fois consécutive, les principes de solidarité de l’UA. Une décision qui a provoqué incompréhension et colère au sein des délégations africaines.
Pour ce premier grand évènement international en qualité de membre de l’Union africaine, il était attendu que le Maroc fasse preuve de discipline et de solidarité. Il n’en fut rien, le Maroc reste braqué dans sa logique «makhzenienne» qui consiste à imposer ses choix politiques à la majorité.
T. H.