Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’Union Africaine ont réservé une « standing-ovation » à l’arrivée du roi du Maroc qui vient de réintégrer l’organisation continentale, après plus de 33 ans de retrait. Le monarque était accompagné du président guinéen et de l’ex-présidente de la Commission de l’UA, rapporte l’envoyé spécial du magazine Jeune Afrique.
Le journaliste de cet hebdomadaire parisien qui a toujours cautionné la politique étrangère marocaine a cru utile de préciser à sa manière tendancieuse que les officiels algériens et les représentants de la RASD étaient restés assis. Bien qu’applaudi à la fin de son allocution par Lamamra et Messahel, Mohamed VI a échangé une poignée de mains avec les nouveaux commissaires de l’UA, en prenant soin de zapper Smaïl Chergui, réélu à la tête de la commission Paix et sécurité.
Le magazine créé par Bachir Ben Yahmed rapporte ce détail presque en jubilant et en lui accordant une telle dimension qui en dit long sur l’ingratitude d’une publication qui a oublié que c’est grâce à l’argent algérien qu’elle a été sauvée d’une disparition fatale.
En retrouvant une tribune au sein de l’UA, le roi du Maroc ne s’est pas empêché de recourir à des manières indignes d’un chef d’Etat qui prétend respecter les règles du protocole. Croyant avoir gagné une bataille que lui seul voit sous cet angle, il s’est comporté de façon futile et s’est laissé aller à des provocations à l’encontre de l’Algérie. Homme à la rancune tenace, il a été rattrapé par ses vieilles habitudes de monarque qui se croit investi d’un pouvoir divin. Et à Jeune Afrique d’applaudir une « prouesse » royale. L’Afrique a mal et c’est le cas de le dire.
Mohamed Mebarki