Par sa signature de l’acte constitutif de l’Union africaine (UA) pour que sa demande d’adhésion à cette institution continentale, aura des chances pour qu’elle soit acceptée par ses membres, le Royaume chérifien a fini par être rattraper par des faits, historiques, juridiques et même politiques, après leur avoir tourner le dos, en décidant en 1975, d’envahir militairement l’ex-colonie espagnole, le Sahara occidental.
En adoptant à l’unanimité, peu de jours avant le sommet de l’UA, le projet de loi portant ratification de l’Acte constitutif de l’UA par les deux chambres du parlement du Royaume, les Institutions ainsi que la classe politique marocaine ont fini par reconnaître officiellement, que leur présence, depuis 1975, au Sahara occidental, est illégale et en violation du droit international, qui inscrit la question sahraouie sur le registre des territoires non autonomes, devant être soumis à un référendum d’autodétermination. Par sa signature de l’acte constitutif de l’UA, lequel comporte une disposition relative à l’intangibilité des frontières, et adopté par ses représentants des deux chambres, le Royaume chérifien, reconnaît ainsi forcément et officiellement, sur les plans juridiques et politiques, son espace géographique, lequel est reconnu par l’ensemble des pays du Monde et le droit international, celui où le Sahara occidental n’est pas inclu. Alors que les autorités marocaines peinent à gérer les conséquences, sur le plan interne et au niveau politico-diplomatique, de la décision irrévocable de la justice de l’UE, sommant le Maroc à se conformer au droit international, dans ses accords de coopération avec l’UE, ces derniers sont illégaux car incluant le Sahara occidental, par l’adoption des parlementaires de l’Acte constitutif de l’UA ratifié par Mohamed VI, celui-ci avoue ainsi, et forcément que l’argumentaire de «l’intégrité territoriale» longtemps et tant chanté par le Palais royal et son makhzen, pour envahir militairement , en 1975, le Sahara occidental n’est que mensonge.
Après avoir quitter l’ex-organisation africaine l’OUA, en 1984, refusant d’y siéger, après l’admission de la République sahraouie à cette ex-organisation continentale, après 32 ans, Rabat revient et exprime sa demande d’adhésion à l’Institution africaine, l’UA, dont la RASD figure parmi ses membres de fondateurs, lors de sa création en 2002. En paraphant l’acte constitutif, Rabat reconnaît l’illégalité de sa présence au Sahara occidental, lequel acte constitutif, comporte une disposition relative à l’intangibilité des frontières, dans son article 4 (b), stipulant que celle-ci fonctionne conformément aux principes du Respect des frontières existant au moment de l’accession à l’indépendance. À cela les principes de l’UA furent réitérés, faut-il le noter, à l’article 4 (f, h, i, k) du Protocole relatif à la création du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, de même qu’aux articles 3 (a) et 4(c) du Pacte de non-agression. Les autorités coloniales marocaines rattrapées par la réalité incontournable, celle de la justesse du combat du peuple sahraoui pour son droit à l’autodétermination et son indépendance mais aussi, par la nature fondamentale du conflit qu’il l’oppose au Front Polisario, sur le Sahara occidental, celle d’une question de décolonisation. L’héritier du trône de Hassen II, a fini par ratifier, après plus de 30 ans, de la décision de son père de quitter, l’ex- OUA, après l’admission de la RASD, un document juridico-politique, de l’UA et adopté , janvier denier par le parlement marocain, dans lequel le Maroc reconnait ainsi sa souveraineté sur un espace géographique bien défini, n’incluant pas le Sahara occidental et par conséquent l’illégalité de sa présence dans les territoires sahraouis. À partir de la capitale éthiopienne, où il prenait part aux travaux du Sommet de l’UA, à Addis-Abeba, le secrétaire général du Front Polisario, président de la RASD, Bahim Ghali a indiqué que l’adhésion du Maroc au sein de l’UA , l’engage, a-t-il précisé «à contribuer efficacement à la mise en œuvre du plan de paix ONU-OUA pour la décolonisation du Sahara occidental» et le respect, a-t-il poursuivi «de la souveraineté de la République sahraouie sur son territoire.
Bennour Karim
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