L’inacceptable passivité de la communauté internationale

Kharroubi Habib
Publié dans Le Quotidien d’Oran le 29 – 01 – 2017
A part les monarchies arabes qui souscrivent à la thèse marocaine de l’appartenance du Sahara occidental au Royaume, l’écrasante majorité de la communauté internationale soutient quant à elle qu’il revient au peuple de ce territoire à se prononcer sur la question à travers un référendum d’autodétermination. Consultation dont le Maroc qui prétend pourtant que la population sahraouie est totalement acquise au rattachement au Royaume et a fait allégeance à son roi, ne veut à aucun prix et s’oppose systématiquement à toutes les initiatives internationales cherchant à en rendre possible l’organisation. 
Les arguments et échappatoires dont usent le Palais royal et la diplomatie marocaine à cet effet ne sont pris en compte que par les quelques Etats qui au mépris du droit du peuple sahraoui à se déterminer sur ce qu’il veut être ont fait le choix de cautionner l’occupation illégale de son territoire par le Maroc. Des soutiens qui ne leur confèrent ni vérité ni pertinence tant ils sont révélateurs qu’ils sont inspirés aux autorités marocaines par la certitude qu’elles ont que consultée la population sahraouie rejetterait massivement et sans appel sa prétendue « marocanité ».
La communauté internationale n’est pas dupe de la fausseté du sentiment d’appartenance voulue au Royaume marocain dont les autorités de celui-ci prétendent qu’il serait celui de la population sahraouie. Ce qui rend d’autant plus inexcusable l’attitude sans fermeté qu’elle a au constat des manigances auxquelles le roi et la diplomatie marocaine s’adonnent pour tenter de la faire renoncer à la solution du problème sahraoui par la voie conforme au droit international de l’autodétermination. Elle s’est rendue ainsi coupable d’avoir trahi la confiance mise en elle par le peuple sahraoui qui ayant cru aux promesses qu’elle lui a prodiguées a mis fin à sa lutte contre l’occupant marocain et a accepté d’engager des négociations de paix avec celui-ci.
Elle ne peut en être exonérée par le fait que persistant à reconnaître le conflit du Sahara occidental comme un problème d’ordre colonial elle en appelle toujours à sa résolution par la consultation référendaire de sa population. Tant qu’elle s’en tiendra à cette pieuse affirmation et s’abstiendra de prendre les décisions rendant contraignants son respect et sa mise en application par l’occupant marocain, elle subira l’opprobre de la culpabilité et même de la complicité tacite avec ce dernier.
Ce serait l’honneur de l’Union africaine d’adresser à cette communauté internationale le message qu’elle demeure intransigeante sur le respect du droit du peuple sahraoui. Intransigeance qu’elle a traduite par sa cohérente décision de reconnaître la RASD en tant qu’Etat légitimé par ce droit et de lui octroyer le statut de membre plein en son sein. C’est ce qu’attendent d’elle les amis et soutiens du peuple sahraoui, dernier sur le continent à subir l’iniquité inacceptable de la colonisation que le Maroc et ses alliés tentent de faire passer pour un état de fait voulu et accepté par les Sahraouis.

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