L’eurodéputé espagnol Florent Marcellesi a exhorté, hier, les autorités de son pays à arrêter le navire européen Key-Bay, parti du Sahara occidental occupé et qui a fait escale à Las Palmas (Espagne) avant d’atteindre sa destination finale en Europe, pour vérifier la conformité du certificat d’origine des produits qu’il transporte au droit européen. «Selon nos informations, le navire Key-Bay transporte une cargaison d’huile de poisson en provenance du Sahara occidental sans le consentement du peuple sahraoui. Nous appelons donc les autorités espagnoles à contrôler le bateau pour confirmer sa provenance, arrêter le navire et saisir la cargaison», a-t-il déclaré dans un communiqué.
Rappelant l’arrêt rendu le 21 décembre dernier par la Cour de justice de l’Union européenne (Cjue), qui a conclu que les accords d’association et de libéralisation entre l’UE et le Maroc ne sont pas applicables au Sahara occidental, ce député européen a souligné que tous les échanges commerciaux en provenance du Sahara occidental sans le consentement du peuple sahraoui sont «illégaux». «Nous allons informer la Commission européenne des faits et leur demander d’agir avec fermeté», a-t-il prévenu.
Selon l’Observatoire des ressources naturelles du Sahara occidental, Western Sahara Resource Watch (Wsrw), le navire Key-Bay a chargé une cargaison d’huile de poisson dans le port de Laâyoune au Sahara occidental occupé et se dirige actuellement vers les eaux de l’UE. La destination finale de tous les transports d’huile de poisson serait en Normandie (France), avance Wsrw qui affirme que le navire effectue ce transport controversé deux fois par an.
Relevant le statut séparé et distinct garanti au territoire du Sahara occidental par la charte des Nations unies, la Cjue a soutenu dans son arrêt qu’«il est exclu de considérer que l’expression territoire du Royaume du Maroc, qui définit le champ territorial des accords d’association et de libéralisation, englobe le Sahara occidental et, partant, que ces accords sont applicables à ce territoire». La Cjue qui a jugé que le Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires distincts, relevant de souverainetés distinctes, a souligné également dans son arrêt qu’«il ne peut y avoir aucune exploitation économique au Sahara occidental sans le consentement du peuple sahraoui». «L’arrêt de la Cjue est contraignant pour l’UE et ses Etats membres. Nous vivons dans un Etat de droit et nous devons respecter toute décision prise par la justice», avait affirmé, il y a quelques jours, Nicholas Westcott, directeur exécutif Moyen-Orient et Afrique du Nord au Service européen de l’action extérieure (Seae) lors d’un échange de vues avec les membres de la Commission des Affaires étrangères (Afet) au Parlement européen. L’UE et ses institutions devront désormais s’atteler à appliquer la décision de la haute instance juridique de l’Union qui a affirmé que le fait de considérer que le territoire du Sahara occidental relève du champ d’application de l’accord d’association est contraire au principe de droit international.
APS
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