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Les sept échecs du roi – SAHARA OCCIDENTAL, ADHESION À L’UA, DECISION DE LA COUR EUROPEENNE DE JUSTICE…

Echec et mat pour Mohammed VI
Les relations algéro-marocaines ont inévitablement vibré, en 2016, au rythme du développement de la question sahraouie avec des «coups de Jarnac» soigneusement concoctés par Rabat qui ont viré au fiasco.
Si le «destin africain» de Mohammed VI se trouve contrarié, il n’a qu’à en vouloir à sa diplomatie. Et à lui-même. Ce n’est en tout cas pas par la faute de l’Algérie qui a subi des campagnes haineuses et mensongères de la part du pouvoir marocain.
Des accusations d’expulsion de réfugiés syriens aux velléités d’annexion de certains territoires du Sud (Tindouf, Béchar) affichées par le SG de l’Istiqlal, Hamid Chabat à la profanation de l’emblème national du consulat de Casablanca par un membre des «Jeunesses royalistes», le jour où l’Algérie célébrait le 59e anniversaire du déclenchement de sa Révolution en passant par l’incarcération injuste du jeune champion algérien de voile, Islam Khoualed âgé d’à peine 15 ans et les discours guerriers du souverain marocain qui a fait des pieds et des mains pour court-circuiter l’Algérie dans les pourparlers de paix inter-maliens et le dialogue inter-libyen, le Maroc n’a pas su sur quel pied danser. Au point de développer une certaine paranoïa. Juste pour tenter de diaboliser l’Algérie.
Une certaine manière d’inverser les rôles pour sombrer dans la victimisation. «L’escalade et les tensions, qui marquent les relations maroco-algériennes, résultent du fait que l’Algérie est partie prenante directe dans le conflit artificiel autour du Sahara marocain (Sahara occidental, ndlr) et que ce pays domine de façon directe et ferme le mouvement séparatiste, outre qu’Alger joue un rôle négatif dans le processus onusien pour trouver une solution définitive à cette question», avait déclaré, à la fin du mois de décembre 2014, l’ex-ministre marocaine déléguée aux Affaires étrangères et à la Coopération, M’barka Bouaïda. Un mensonge d’Etat que le Maroc s’évertuera à entretenir avant la désillusion. C’est dans un tel climat que les relations algéro-marocaines ont inévitablement vibré, en 2016, au rythme du développement de la question sahraouie avec des «coups de Jarnac» soigneusement concoctés par Rabatqui ont viré au fiasco. Il faudra cependant attendre un peu pour assister à la «descente aux enfers» de la diplomatie marocaine.
Le complot

Le Royaume fera un premier pas lorsqu’il renoncera à organiser le 27ème Sommet des chefs d’Etat arabes. «Les conditions de succès du Sommet arabe ne sont pas réunies», prétextera un communiqué rendu public, le 20 février 2016, par le ministère marocain des Affaires étrangères qui souligne que la décision a été prise sur instruction du roi. Cette démarche s’inscrit, en fait, dans le pacte paraphé entre le Royaume avec les monarchies du Golfe. L’Arabie saoudite, notamment, qui a soutenu l’intervention militaire en Syrie. Riyadh et Rabat ont décidé de faire cause commune en ce qui concerne le conflit syrien dans lequel l’Iran ennemi juré de la monarchie saoudienne et la Russie qui en sont parties prenantes, constituent un soutien incontesté au président Bachar Al Assad. Une décision du souverain marocain qui est intervenue alors que les Palestiniens, mains nues, tombent sous les balles assassines des Israéliens alors que la Syrie et la Libye déstabilisées par les interventions et les expéditions militaires occidentales, ont sombré dans le chaos. La presse marocaine a essayé de noyer le poisson dans l’eau. Le déchirement du Monde arabe, dont nombre de pays sont en proie à des guerres fratricides, nécessite en effet une action commune pour arrêter le cycle de violences pouvait-on lire sur le site du 360.ma. Mohammed VI a préféré lui tourner le dos et monnayer son soutien au Royaume wahhabite dans sa guerre contre le Yémen en échange de celui de Riyadh en faveur du projet de «marocanisation» du Sahara occidental. «L’Arabie saoudite salue et soutient l’initiative de SM le roi Mohammed VI relative au plan d’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine», avait assuré le 10 février 2016 le chef de la diplomatie saoudienne, Adel Al-Jubeir à son homologue marocain lors d’une rencontre où a été scellée une «alliance stratégique» entre les deux monarchies. Ce qui n’a pas affecté outre mesure les relations algéro-saoudiennes. L’Algérie a réussi à mettre autour de la même table l’Iran et l’Arabie saoudite, ennemis héréditaires, lors du Sommet de l’Opep qui s’est tenu le 28 septembre dernier à Alger en marge du XVè Forum international de l’énergie. Un rendez-vous qui s’est soldé par un accord historique salué par la presse internationale. La diplomatie algérienne est passée par là. Sans tambour ni trompette…C’est dans cette atmosphère tendue que le souverain marocain dépêchera, à la mi-juillet 2016, une délégation avec à sa tête Nacer Bourita, ministre délégué aux Affaires étrangères. Cette visite inattendue qui a pris de court les observateurs les plus avertis de la scène politique maghrébine augurerait-elle d’une nouvelle ère des relations entre les deux pays? Le dossier sahraoui allait-il être mis en sourdine? Il est acquis maintenant que le monarque alaouite qui ambitionne de réintégrer la famille africaine a tenté de «sonder» les responsables algériens sur cette question. Difficile de faire croire en sa bonne foi de vouloir revenir dans sa famille d’origine, l’Afrique, lorsque l’on tourne le dos à un Monde arabe qui est sa matrice. Et que de surcroît, il n’envisage pas de se retirer des territoires sahraouis qu’il a occupés depuis 1975. L’Algérie restera droite dans ses bottes. Elle n’aura de cesse d’appeler à l’application des résolutions du Conseil de sécurité et soutiendra les efforts de l’envoyé spécial de l’Organisation des Nations unies pour la reprise des négociations entre le Front Polisario et le Maroc, afin de mettre en oeuvre un référendum qui puisse assurer le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. La suite des événements conforteront sa position, immuable. Ils mettront par contre en exergue les desseins sournois d’un roi «manoeuvrier». Le roi du Maroc saisira l’occasion de la tenue du 27ème Sommet de l’Union africaine qui s’est tenu au mois de juillet à Kigali pour annoncer qu’il avait présenté sa demande d’adhésion au sein de l’UA. Un coup de bluff. Pensant que cela se faisait sur un simple claquement des doigts. Avec comme arrière-pensée d’en éjecter la République sahraouie, un de ses membres fondateurs. «Nous avons annoncé au cours du 27ème Sommet africain, la décision du Maroc de réintégrer sa famille institutionnelle africaine», avait indiqué le 30 juillet, Mohammed VI dans un discours prononcé à l’occasion du 17ème anniversaire de son accession au trône. Une désinformation qui a jeté le discrédit sur une diplomatie royale déjà à la dérive. Le Maroc qui criait à qui voulait l’entendre qu’il avait pris part au 27ème Sommet de l’UA n’y a ni participé ni pris la parole et la question de son adhésion n’était pas à l’ordre du jour. L’Union africaine l’a confirmé.
Messahel met les points sur les «i»

Le président Idriss Deby Itno, président du Tchad et président en exercice de l’UA, «a informé la présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, qu’il avait reçu un courrier du roi du Maroc Mohammed VI concernant l’intention du Maroc de joindre l’UA», était-il mentionné dans le communiqué publié le 26 juillet sur le site de l’UA. «Cette question ne figurait pas à l’ordre du jour du sommet et n’a pas non plus fait l’objet de discussions au cours des délibérations de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement», avait précisé le document. La tenue du 4ème Sommet arabo-africain qui s’est tenu du 22 au 24 novembre à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale offrira une nouvelle opportunité au Maroc pour revenir à la charge avec comme objectif: obtenir le retrait de la délégation sahraouie de cet événement. L’offensive dictée par le Palais royal avait pour but de diviser l’Afrique et faire voler en éclats, la jeune République sahraouie, l’éjecter de sa famille originelle dont elle est membre à part entière depuis 1982.
La diplomatie marocaine a vainement tenté d’entraîner dans sa «retraite» d’autres participants pour dynamiter cette rencontre tout en donnant un écho surdimensionné à sa machination. «L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Bahreïn, le Qatar, le Sultanat d’Oman, la Jordanie, le Yémen et la Somalie», se sont joints à cette «opération» selon le département marocain des Affaires étrangères. «Tous ces pays ont soutenu la position (marocaine) claire et conforme aux principes du droit international et à leur tête le respect de la souveraineté des pays et de leur intégrité territoriale», a ajouté la même source. Elle trouvera une fois de plus la diplomatie algérienne sur son chemin pour mettre les points sur les «i» et désenfler cette manoeuvre diabolique.
«Le Maroc a demandé le retrait de la Rasd avant de demander le report du sommet. Il ne l’a pas obtenu!», a déclaré le ministre algérien des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe. «Dans ce forum qui regroupe une soixantaine de pays, sept se sont retirés. Mais 54 pays africains et les deux-tiers de la Ligue arabe étaient présents», a précisé Abdelkader Messahel, pour ramener ce non-événement à sa juste proportion. L’arrêt rendu par la Cour de justice européenne donnera le coup de grâce. Il signera l’anéantissement du rêve de «Sahara marocain». «Il est exclu de considérer que l’expression territoire du Royaume du Maroc,…» ont conclu, le 21 décembre 2016, les juges de la Cjue. «Une défaite sévère pour le Maroc» a déclaré, l’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles dans une interview accordée au Magazine Afrique Asie Amar Belani. L’ex-porte-parole du ministère des Affaires étrangères qualifié de «Cheville ouvrière de cette éclatante victoire juridique et diplomatique qui modifie la donne en faveur des Sahraouis» par le journaliste qui l’a interviewé est certain que le jugement rendu par les magistrats européens aura un impact sur la demande d’adhésion du Maroc à l’Union africaine. «C’est loin d’être acquis…», a affirmé le diplomate algérien. A ce propos M.Messahel dira: «L’Algérie espère qu’il s’agit là d’une nouvelle dynamique qui permettra de relancer le processus de parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental.» Le président sud-africain vient d’enfoncer le clou. «C’est inconcevable que le Sahara occidental (…) soit toujours colonisé», a déclaré Jacob Zuma, le 6 janvier à Pretoria, à l’issue des discussions qu’il a eues avec le président sahraoui Brahim Ghali, qui est en visite de travail en Afrique du Sud. «Nous nous engageons à poursuivre le dialogue avec la population du Sahara occidental jusqu’à ce que vous obteniez de vivre libres sur votre territoire et que vous soyez capables de déterminer votre avenir», lui a assuré le leader sud-africain.
La demande d’adhésion du Maroc sera tranchée dans le vif lors du prochain sommet de l’Union africaine, qui se tiendra dans la capitale éthiopienne, fin janvier 2017.
Le souverain marocain risque de frapper encore longtemps aux portes de l’UA…
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