Le Maroc est épinglé une nouvelle fois par la communauté internationale, cette fois-ci pour les énormes quantités de drogue qu’il déverse sur le marché européen, menaçant sérieusement sa sécurité. Ce pays voisin est considéré comme l’un des plus grands fournisseurs en cannabis de l’Europe, mais aussi de l’Algérie, à travers les frontières ouest où de fortes quantités y transitent.
Le Maroc continue d’essuyer les débâcles sur la scène internationale. Après le verdict historique de la Cour de justice européenne, ne reconnaissant pas l’autorité du Royaume sur le territoire non autonome du Sahara occidental, l’Union européenne (UE) vient de rendre public un rapport accablant incriminant le Maroc comme «principal fournisseur» de l’Europe en résine de cannabis. Il ne fait aucun doute que les marchés des drogues illicites sont l’une des principales menaces pour la sécurité de l’UE, souligne le rapport 2016 élaboré conjointement par l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (Emcdda) et l’Office européen de police (Europol).
Ce rapport européen atteste que «les Groupes criminels organisés marocains (GCO), qui exploitent les liens avec les communautés marocaines établies en Europe et travaillent en partenariat avec les groupes européens, jouent de longue date un rôle dans l’importation de grandes quantités de résine de cannabis».
En termes d’évolutions du marché, l’Espagne, qui est traditionnellement le principal point d’entrée de la résine produite au Maroc, a récemment fait état d’un nombre croissant de saisies de cette catégorie de drogue, signale encore le rapport.
La résine de cannabis à très forte teneur en provenance du Maroc augmente, avise la même source qui relève que cette drogue fait l’objet de trafic vers l’UE à l’instar du trafic d’autres produits illicites et des êtres humains. «Il semble que de nombreux consommateurs de cannabis assimilent la teneur à la qualité, ce qui crée une demande et une surenchère pour les produits à forte teneur. La concurrence sur le marché est suffisamment vive pour que ce phénomène représente une incitation pour les producteurs marocains de résine, qui ont introduit de nouvelles variétés hybrides de la plante à haut rendement et à forte teneur», préviennent les rédacteurs du rapport.
Evoquant par ailleurs la consommation, le rapport signale que les ressortissants européens dépensent chaque année plus de 24 milliards d’euros en moyenne en drogues illicites, en mettant l’accent sur l’impact négatif des marchés des drogues sur la société, mais surtout sur la connexion entre les marchés des drogues et les autres formes de criminalité, particulièrement le terrorisme.
Les drogues illicites constituent «un marché très lucratif», soutiennent les rédacteurs de ce rapport qui expliquent que ce marché représenterait environ 1/5ème des produits de la criminalité dans le monde.
En Algérie, la situation est encore plus grave, en ce sens qu’il est considéré comme un pays de transit vers l’Europe. D’énormes quantités de drogue marocaine s’infiltrent à travers les frontières ouest du pays, en témoignent les quantités impressionnantes saisies régulièrement par les forces de sécurité.