A quelques jours du sommet de l’UA, l’ouverture d’une ambassade de la RASD à Nouakchott porterait un grand coup au moral des autorités marocaines, prises en flagrant délit de mensonges.
Le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane s’est rendu hier de toute urgence en Mauritanie pour rencontrer le président Ould Abdelaziz, présenter des excuses, et aussi tenter de dissiper la crise provoquée par les propos du président de l’Istiqlal Hamid Chabat, qui a affirmé que « la Mauritanie était une terre marocaine et que les enclaves du Maroc s’étendaient de Sebta au fleuve Sénégal ».
Le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, dépêché par le souverain marocain, tentera de mettre fin à la crise entre les deux pays née suite aux propos du patron de l’Istiqlal.
Ce qui fait courir le chef du gouvernement marocain est cette phrase lâchée par un diplomate mauritanien proche du cercle présidentiel, qui a indiqué que la Mauritanie « va autoriser une ambassade de la République arabe sahraouie démocratique à Nouakchott si les medias et les politiques marocains continuent de provoquer notre pays ». « Le drapeau sahraoui pourrait bien flotter dans le ciel mauritanien », a indiqué ce diplomate.
« Sur le plan juridique, rien n’empêche la Mauritanie, qui a reconnu la République arabe sahraouie démocratique, de lui autoriser une ambassade à Nouakchott. Mais nous ne voulions pas heurter les sentiments des Marocains « a-t-il ajouté. Selon lui, le Maroc « continue de provoquer la Mauritanie même sur le plan diplomatique.
Quelques jours après le lancement d’un mandat d’arrêt contre Limam Chaavi (opposant mauritanien), ce dernier a été autorisé accéder au salon d’honneur de l’aéroport Mohamed-V pendant que s’y trouvait Hamadi Ould Hamadi, alors ministre mauritanien des Affaires étrangères » a-t-il révélé. Le diplomate mauritanien estime que la Mauritanie « a trop enduré cette campagne de dénigrement orchestrée par les médias et des hommes politiques marocains ».
Surtout depuis que le président de la RASD, Brahim Ghali, a visité la région d’El Guerguerat. La presse et les partis politiques se sont déchaînés sur la Mauritanie l’accusant d’avoir permis au chef de l’Etat sahraoui de pénétrer à El Guerguerat, partie de leur territoire.
Il faut dire que le Maroc a frôlé la crise diplomatique avec Nouakchott. Au lendemain des déclarations de Chabat, le parti au pouvoir en Mauritanie, l’Union pour la république (UPR), a vivement dénoncé ces propos, estimant qu’ils constituent une « atteinte à la souveraineté et à l’indépendance de la Mauritanie, ce qui n’est pas la meilleure façon de traiter les dossiers épineux et ne mènera pas à la résolution du conflit au Sahara occidental ».
Le parti de Mohamed Ould Abdelaziz a appelé l’Istiqlal ainsi que les élites politiques marocaines à présenter des excuses au peuple mauritanien, qui se réserve le droit de répondre à ces provocations « de la manière qu’il jugera convenable ».
Malgré le mea culpa du parti Istiqlal, qui a soutenu hier que les propos de son leader « ont été sortis de leur contexte », la crise est bien là et va durer encore.
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