La monarchie marocaine traverse une très mauvaise passe sur le plan diplomatique ces derniers temps. La décision de la cour de justice de l’Union Européenne (CJUE) d’invalider l’application de l’accord entre l’Union Européenne (UE) et le Maroc signé en 2012 relatif aux mesures de libéralisation réciproques des produits agricoles et de produits de la pêche, au territoire du Sahara Occidental, est l’ultime camouflet diplomatique. Le Roi Mohamed VI, qui crie à qui veut bien l’entendre que le Sahara Occidental lui appartient vient de recevoir une claque par la justice européenne qui ne reconnait aucune forme de souveraineté marocaine sur ce territoire. Et ses amis français et espagnols n’ont rien pu faire pour sauver un accord agricole qui visait à piller les ressources du peuple Sahraoui.
Comme un malheur arrive rarement seul, la Mauritanie avec laquelle le Maroc est en froid depuis des mois, a signé le même jour (mercredi dernier) pas moins de 16 accords et protocoles d’accord, à la faveur de la tenue de la 18ème session de la Grande commission mixte entre les deux pays, unis par d’excellentes relations politiques. Le président mauritanien Ould Abdelaziz a faut-il le rappeler, dépêché une forte délégation pour assister aux obsèques de l’ex président Sahraoui Mohamed Abdelaziz. Il a fait de même lors du congrès du Polisario qui avait porté Brahim Ghali à la tête de la RASD. C’est dire que le Maroc est vraiment mal embarqué avec son voisin du Sud qu’il a plusieurs fois tenté de le ramener dans son giron pour faire pression sur l’Algérie. Aujourd’hui la représentation diplomatique de la Mauritanie au royaume est réduite à sa plus simple expression. Idem pour la Tunisie qui partage des relations d’excellentes relations avec l’Algérie qui l’assiste dans tous les domaines dans ses efforts pour sécuriser son territoire et faire redécoller son économie. Il y a une semaine le président Béji Caïd Essebsi était d’ailleurs en visite en Algérie où il s’est longuement entretenu avec le président Bouteflika.
Echec sur toute la ligne
Last but not least, le protégé du roi, le maréchal libyen Khalifa Haftar sur lequel le Maroc comptait pour saborder les efforts d’Alger pour une solution politique inclusive, est revenu à de meilleurs sentiments. Ce chef de la plus grande milice armée soutenue par l’Occident, a effectué une visite inédite en Algérie. C’est là un signe de reconnaissance évident des efforts désintéressés de l’Algérie pour régler pacifiquement le conflit entre les frères en Libye.
Au plan Africain, l’échec est également total pour le royaume. Il a échoué dans sa tentative de saboter le forum économique arabo-africain en Guinée, en se retirant avec ses amis du Golfe pour protester contre la présence de la RASD. Pour cause, le forum s’est tenu sans lui et les participants africains ont réitéré leur soutien sans réserve au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Récemment encore, le haut Commissaire à la paix et la sécurité en Afrique, Smail Chergui, a rappelé au Maroc que l’adhésion à l’Union Africaine est sans conditions conformément à la charte. Le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a lui aussi assuré que la position des pays africains soutenant le droit de la RASD de siéger au sein de l’U.A en sa qualité de membre fondateur est total. Un soutien réitéré par tous les ministres des affaires étrangères africains présents à Oran lors du colloque de haut niveau sur la paix et la sécurité sur le contient. De fait, le Maroc a échoué sur toute la ligne dans sa propagande contre l’Algérie et la RASD. Il ne lui reste que quelque pays francophones de l’Afrique de l’ouest (Sénégal, Côte d’Ivoire, Guinée…) qu’il s’achète avec la complicité de la France.
Imane B.