Adhésion du Maroc à l’Union africaine : la réponse cinglante de Lamamra au Makhzen

Au cours d’un point de presse tenu ce jeudi au siège de l’ambassade d’Algérie à Doha, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, est revenu sur l’éventuelle admission du Maroc à l’Union africaine, rappelant que «l’Algérie est naturellement attachée aux textes régissant l’organisation continentale». Message clair à Rabat, signifiant que «le Maroc serait le bienvenu en tant que cinquante-cinquième membre de l’Union africaine», mais «sur un pied d’égalité avec les cinquante-quatre Etats membres actuels en droits et en devoirs». Autrement dit, il n’est pas question que l’adhésion du Maroc à l’Union africaine se fasse sur le dos de la République arabe sahraouie démocratique qui est membre fondateur de l’organisation panafricaine. Réponse cinglante d’Alger au Makhzen qui vient, par ailleurs, d’essuyer un cuisant échec au Forum afro-arabe qui s’est tenu en Guinée équatoriale.
En effet, les manœuvres répétées et les pressions exercées par le Maroc sur ses alliés pour tenter d’exclure la République sahraouie du 4e Forum afro-arabe, tenu mercredi dans la capitale équato-guinéenne, ont buté sur la position de fermeté et d’intransigeance des pays africains à se voir imposer un agenda dans lequel ils ne se reconnaissent pas. Les pays africains ont, en effet, unanimement tenu à rappeler que les valeurs et principes qui gouvernent l’Union africaine ne sauraient en aucun cas être négociables ou matière à compromis. Ils ont, dans le même temps, réaffirmé avec force leur attachement aux idéaux de solidarité active avec les peuples luttant pour leur libération ainsi que pour le parachèvement du processus de décolonisation de l’Afrique. Comme indiqué par Mme Dlamini Zuma, présidente de la Commission de l’Union africaine : «Nous continuerons à soutenir les peuples palestinien et sahraoui jusqu’à ce qu’ils recouvrent leurs droits nationaux.» 
En dépit d’une action de propagande menée tous azimuts depuis quelques mois pour faire croire que l’Afrique était divisée sur la question du Sahara Occidental, le Maroc s’est vu infliger une réponse cinglante à Malabo, éloquemment illustrée par la forte mobilisation et le soutien de l’Afrique en faveur de la position et du statut de la République sahraouie en tant que membre fondateur de l’Union africaine. Cette mobilisation africaine a été davantage confirmée en ce qu’elle s’est étendue à tous les Etats membres de l’Union africaine, y compris les alliés traditionnels du Maroc. Si bien que sur les 21 pays que compte la Ligue arabe, seuls quatre pays du Golfe (Arabie Saoudite, Qatar, Emirats arabes unis et Bahreïn) en plus de la Jordanie se sont retirés des travaux du Sommet ; la Ligue arabe se retrouvait présente par les deux tiers de ses membres.
Ce retrait n’a aucunement altéré la poursuite des travaux dans la sérénité, l’unité et la solidarité qui fondent les principes et valeurs de l’Afrique. Par cette position de soutien renouvelé à la cause sahraouie, l’Afrique dans son ensemble entendait délivrer un message politique fort et sans ambiguïté, soulignant son attachement à préserver l’unité de ses rangs et sa cohésion contre toute tentative visant à les mettre en échec.
K. C./Agence

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