Un sommet qui bégaie dès l’entame, ce n’est vraiment pas bon signe. A Malabo en Guinée Equatoriale, le royaume chérifien a fait entendre sa colère contre la présence du front Polisario au Sommet afro-arabe. Son coup d’éclat est aussitôt suivi par sept autres pays du Golfe persique. De gros argentiers comme l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis.
Un clash politique exprimé dans un virulent communiqué pour dénoncer ce que les Marocains appellent : «la présence de l’emblème d’une identité fantoche dans la salle des réunions ». Cette présence révolte le Maroc et le pousse à se retirer avec fracas.
Une attitude, pour le moins surprenante, de la part d’un pays dont l’offensive diplomatique et la percée économique, surtout dans les pays au sud du Sahara, est des plus étonnantes. Cette désinvolture politique complique absolument le retour annoncé du royaume chérifien au sein de la grande famille africaine, qu’elle avait boudée, justement à cause du… Front Polisario.
Si le Maroc, dans ce cas de figure a certainement le droit en sa faveur, car à Malabo, il ne s’agit point d’un sommet de l’Union Africaine, mais bien d’un rendez-vous arabo-africain, où le ‘’sésame’’ est bien l’appartenance au concert des Nations unies décidée en 2013; mais le Royaume chérifien a cédant à l’ire, perd un peu de sa prestance diplomatique, et un peu de sa raison. En partant avec les gros bailleurs du sommet, les Marocains compromettent réellement l’issue heureuse d’une rencontre qui s’annonçait sous de bons auspices.
La négociation était-elle impossible ? Tout compromis était-il porteur des germes de la compromission en ce qui concerne le dossier sahraoui ?
On le sait depuis toujours les Marocains sont extrêmement fébriles sur le cas du Polisario, mais on avait qu’un vent de ‘’real politik’’ soufflait sur cette affaire, depuis que le Maroc a clairement annoncé sa volonté de revenir au milieu de ses frères dans la grande Union Africaine. L’on avait tout objectivement cru que le Maroc avait opté pour de nouvelles stratégies dissuasives, ou la gestion de l’espace et du temps serait les maîtres-mots.
Mais cette sortie fracassante marocaine du sommet afro-arabe vient nous rappeler que les choses sont autrement plus compliquées…
Maria de BABIA
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