C’est sans surprise que les Monarchies, dont celle du Maroc, regroupées au sein du Conseil de coopération des pays du Golfe, ont tenté de torpiller les travaux du 4e Sommet Afrique-Monde arabe, qui se sont ouverts, hier, à Malabo, en Guinée équatoriale, en présence de responsables de près d’une soixantaine de pays, africains et arabes.
Encore une fois, le Maroc a fait appel à ses soutiens dans sa colonisation du Sahara occidental, pour manœuvrer en sa faveur; sollicitant cette fois-ci non pas les lobbies israélo-européens de l’espace de l’Union européenne (UE), mais les Monarchies du Golfe, pour venir à son aide, en boudant la rencontre tenue, hier, à Malabo, entre représentants des pays membres de la Ligue arabe et leurs homologues des pays membres de l’Union africaine (UA), dont la République arabe sahraouie démocratique (Rasd). N’étant pas à leur première rencontre, les princes des Monarchies du Golfe, en charge des ministères de ces royaumes, ignorant la primauté du rôle des institutions sur les caprices de la cour du Palais royal et de son locataire, ont déserté la rencontre Monde arabe-Afrique, qui est à son 4e Sommet. Le Royaume chérifien qui a tourné le dos à l’Institution continentale, en claquant sa porte en 1984, compte y revenir, non pas en se conformant au processus d’adhésion à l’UA, comme le stipule ses statuts et ses principes fondateurs, mais par des manœuvres et l’agitation politico-diplomatique, auxquelles sont invités ses alliés dans sa politique coloniale, au Sahara occidental, à les actionner et les animer aussi. Solidarité entre monarchies oblige, le soutien entre royaumes est sacré, les représentants du Conseil de coopération des pays du Golfe, par leur retrait du Sommet de Malabo, pensaient réussir à prendre en otage cet espace de coopération bilatérale entre l’UA et la Ligue arabe, cinq ans après avoir réussi à torpiller le processus consensuel dans la prise des décisions de l’Organisation des pays arabes. Ce qui a été à l’origine de la demande, par la Ligue arabe, de l’intervention militaire de l’Otan en Libye, pays membre, de sa décision d’exclure la Syrie de l’Organisation des États arabes, et son feu vert en faveur de la guerre contre un pays membre, le Yémen, que mène la Coalition militaire, dont fait partie le Maroc, et que dirige l’Arabie saoudite.
Mais, pour ces Monarchies et leur censeur du Royaume chérifien, leur action de retrait, hier, a été plus un coup de théâtre qu’un pas enregistré en faveur du retour du Maroc au sein de l’UA, lequel est tenu de se soumettre au processus établi par l’Institution africaine pour une nouvelle adhésion, comme c’est le cas pour le Royaume chérifien. La manœuvre des Monarchies du Golfe, hier à Malabo, leur a permis d’esquiver, faut-il le noter, ce Sommet qui devait se pencher, notamment, sur l’engagement exprimé par le Conseil de coopération des pays du Golfe de la précédente édition dudit Sommet, en 2013, promettant de débourser un milliard de dollars d’ici 2018, dans le cadre du Fonds koweïtien de développement économique. Un engagement exprimé alors que les caisses, notamment de Riyad, ne souffraient pas encore de déficit, et que, ces derniers mois, des mesures drastiques ont été décidées pour y faire face. Il est utile de rappeler à ces Monarchies et en premier lieu, celles situées loin de l’espace géographique africain et, de surcroît, de son Histoire et sa Culture puisées depuis la nuit des temps et des milliers de décennies des luttes de ses peuples contre l’esclavagisme, le colonialisme et l’apartheid que le Sahara occidental est la dernière question de décolonisation inscrite aux Nations unies et à l’Union africaine, que le Front Polisario est le représentant unique et légitime du peuple sahraoui et que la République arabe sahraouie démocratique est membre à part entière et fondateur de l’Institution africaine.
Karima Bennour
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