Photo ONU/Kim Haughton |
19 octobre 2016 – Deux hauts responsables des Nations Unies ont prévenu mercredi que la situation continuait de se détériorer en Israël et en Palestine et ont appelé le Conseil de sécurité à éviter un nouveau conflit violent entre Israéliens et Palestiniens.
« Nous devons tous éviter de marcher les yeux fermés vers un nouveau conflit violent à un moment où la région dans son ensemble a besoin que les forces modérées s’unissent et résistent à la radicalisation que nous observons au Moyen-Orient », a déclaré le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, lors d’un exposé devant le Conseil de sécurité.
« La situation en Israël et en Palestine, malheureusement, continue de se détériorer », a-t-il souligné, appelant la communauté internationale à ne pas reléguer la question de la Palestine au rang de problème secondaire.
« Les annonces de colonies de peuplement, les éruptions de violence et de terreur, et l’absence d’un leadership visionnaire continuent de définir le conflit. L’incapacité à voir au-delà de l’horizon et à saisir les avantages d’un règlement du conflit israélo-arabe, de la fin de l’occupation, de l’établissement d’une solution à deux Etats qui réponde aux aspirations nationales des Israéliens et des Palestiniens, est une perte historique pour la région dans son ensemble », a-t-il ajouté.
M. Mladenov a noté que l’absence de progrès a conduit à une colère et une frustration croissantes chez les Palestiniens et une désillusion profonde chez les Israéliens. « Elle a renforcé les radicaux et affaibli les modérés des deux côtés », a-t-il dit.
Le Coordonnateur spécial a lancé deux mises en garde.
« Tout d’abord, à ceux qui croient que les habitants de Gaza peuvent être punis par des fermetures ou en imposant des restrictions à l’entrée de matériaux de construction qui sont vitales pour l’économie. Ils doivent savoir que la tension monte dans la bande de Gaza », a déclaré M. Mladenov.
» Permettez-moi aussi de dire clairement à ceux qui construisent des tunnels, tirent des roquettes, font passer en contrebande du matériel militaire, profitent du marché noir ou cherchent à créer la confrontation. Leurs actions sont dangereuses et irresponsables », a-t-il ajouté.
De son côté, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Stephen O’Brien, a souligné que les besoins humanitaires des Palestiniens continuaient « d’être trop élevés ».
« Dans l’ensemble, près de la moitié de tous les Palestiniens dans les territoires palestiniens occupés, soit 2,3 millions de personnes sur une population totale de 4,8 millions, ont un besoin urgent d’aide humanitaire », a-t-il déclaré devant le Conseil de sécurité.
« La réalité économique à Gaza est telle que les besoins humanitaires chroniques persistent », a ajouté M. O’Brien. « Si on veut réduire les besoins humanitaires à Gaza, nous avons besoin d’activités de développement et de relance économique. Nous avons besoin d’améliorations tangibles pour contrer la marée montante de désespoir qui submerge la jeunesse de Gaza ».
« Ce désespoir de la jeunesse va conduire à davantage d’insécurité locale et contribuer à encore plus de radicalisation et d’insécurité exportée », a-t-il conclu.