Alger «prive» Rabat de la présidence d’un comité du Mouvement des non-alignés

Une victoire pour la diplomatie algérienne. Le Maroc, qui a fait du parasitage des institutions internationales son credo, ne présidera pas le comité politique du Mouvement des non-alignés, réuni au Venezuela, indique une source au fait du dossier contactée par Algeriepatriotique. Le Maroc a défendu sa candidature à ce poste, en posant comme seul argument le fait de n’avoir jamais assumé aucune présidence de cette organisation depuis sa création en 1961, et en rappelant que le royaume s’était retiré à Alger en 2014 en faveur de l’Equateur, à la demande de l’Algérie. Une supplique qui résonne aussi comme une façon de rejeter, en amont, sur l’Algérie toute responsabilité dans cet énième revers essuyé par la diplomatie marocaine sur la scène internationale. Le Maroc comptait sur cette «incursion» pour redorer son blason. L’agence officielle marocaine MAP avait donné le ton en prétendant que l’Algérie aurait «indisposé» son allié le Venezuela en voulant contrer la candidature du Maroc, et que l’ouverture de la réunion au Venezuela a été suspendue presque toute la journée en raison de l’«adversité algérienne» contre la candidature marocaine au poste de président du Comité politique.
Par ailleurs, en réaction à la décision de l’avocat général de la Cour européenne de justice, Melchior Wathelet, jugeant que l’accord commercial portant sur les produits agricoles entre le Maroc et l’Union européenne ne s’applique sur le Sahara Occidental, une source diplomatique à Bruxelles a indiqué à Algeriepatriotique qu’il s’agit d’«une grande avancée pour la cause sahraouie, tant les choses sont limpides sur le plan du droit international», estimant que les conclusions de l’avocat général «ne souffrent aucune ambigüité sur l’absence de la moindre once de souveraineté marocaine sur les territoires sahraouis occupés», soutient la source diplomatique. 
Pour rappel, l’avocat général de la Cour européenne de justice, dans ses conclusions rendues mardi, a clairement signifié que «le Sahara Occidental ne fait pas partie du territoire du Maroc et, partant, ni l’accord d’association UE-Maroc ni l’accord de libéralisation ne lui sont applicables». Dans ses recommandations aux magistrats de la Cour européenne qui doivent rendre leur décision finale dans deux mois, l’avocat général fait constater qu’aucun Etat membre de l’UE ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.
«Les accords internationaux conclus par le Maroc ne pourraient donc lui être appliqués», a-t-il souligné dans ses conclusions. Ces accords ne peuvent être étendus à ce territoire car «la pratique de la majorité de ces Etats démontre qu’une telle extension est subordonnée à sa prévision expresse lors de la ratification des traités ou accords», a-t-il expliqué.
R. Mahmoudi

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