Les médias marocains s’en sont pris à la fille du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, dans une série d’articles haineux. La cause de ce énième emportement du Makhzen : la soutenance par la fille du ministre d’une thèse sur la cause sahraouie à l’université de Cambridge. Handicapé par l’efficacité, la probité et l’influence de Ramtane Lamamra sur la scène internationale, le régime marocain a longtemps cherché la «faille» pour tenter de le discréditer aux yeux de ses partenaires et homologues étrangers auprès desquels il jouit d’un grand respect, mais sans succès. Devant cette impuissance face à celui que Rabat décrit comme son «ennemi juré», les médias de propagande de Mohammed VI ont cru trouver la brèche en taclant le ministre algérien à travers un membre de sa famille.
En commettant cette série d’articles honteux, les journalistes à la solde du roi et de sa clientèle qui prennent en otage tout un peuple réduit à la privation la plus absolue – le Maroc profond, ce n’est pas le Marrakech du rire, les festival cache-misère et les clips imitation Hollywood d’un chanteur contrefacteur en vogue en ce moment –, avouent, en définitive, ce que tout le monde sait déjà. Mohammed VI et ses dévoués souffrent de douleurs stomacales depuis que des bruits insistants courent sur une fort probable élection du ministre des Affaires étrangères algérien à la tête de la Commission de l’Union africaine. Ramtane Lamamra part favori dans cette course à la présidence de cette instance exécutive de l’organisation panafricaine.
Désavoué dans le dossier du Sahara Occidental, isolé sur la scène internationale depuis son comportement puéril à l’égard du secrétaire général de l’ONU, affaibli intérieurement par une situation économique désastreuse, menacé par une montée de l’extrémisme religieux que ses alliés européens tentent vainement de celer, le Maroc est conscient que la tribune de l’Union africaine, qu’il cherche à réintégrer pour y répandre ses thèses boiteuses, serait immunisée pour plusieurs années encore contre ses turpitudes.
«Des attaques contre Ramtane Lamamra, il y en aura encore», affirment des sources informées à Algeriepatriotique. «Le Maroc est sur le fil du rasoir et il ne lui reste que la gesticulation pour tenter de sauver ce qui peut l’être dans le dossier du Sahara Occidental», notent nos sources qui soulignent que «Rabat n’a d’autre choix que de jouer au trouble-fête pour se faire entendre, maintenant qu’il a perdu toute crédibilité aux yeux de la communauté internationale». Pour ce faire, le Makhzen s’appuie sur une brochette de lobbyistes qui ont prouvé leur superfluité.
«Nous ne pratiquons pas la diplomatie du mégaphone», avait subtilement répliqué Ramtane Lamamra, en novembre 2015, suite à une des nombreuses provocations du Maroc à l’égard de l’Algérie. Sa réponse à cette nouvelle agression est déjà toute faite.
Karim Bouali