Un mur contre le cannabis marocain

Pour sécuriser ses frontières ouest: L’Algérie construit un mur avec le Maroc 
Publié dans Le Quotidien d’Oran le 21 – 08 – 2016
L’Algérie veut se protéger davantage du kif marocain et mettre un terme au phénomène de la contrebande qui mine littéralement son économie. La construction d’un mur en béton, déjà entamée, le long de la frontière marocaine s’inscrit dans cette logique de défense. Fatigué de la passivité sinon de la complicité des services de sécurité marocains dans le trafic de drogue, en direction du pays, Alger a décidé de ne plus attendre et de passer à la vitesse supérieure, quitte à fâcher. Le 360, site d’information marocain réputé être proche du Palais, précise qu’il s’agit d’un mur en béton armé formé de plaques de 7,5 m de hauteur et de 2 m de largeur. Il affirme que les grues s’activeraient, actuellement, le long du tracé frontalier, en face du douar Chraga, commune rurale de Bni Khaled, situé à 7 km au sud d’Ahfir.
Selon des médias marocains, le mur serait haut de 3,5 m et long de 5 km et court sur 100 km. Cette séparation en béton est située dans une région considérée comme le point de passage principal des migrants subsahariens et de la contrebande de carburant algérien.
Ce mur peut-être perçu quelque part comme une réponse à la clôture grillagée construite, à partir de 2014, par Rabat sur 150 km le long de la frontière avec l’Algérie. «Le Maroc construit un grillage truffé de détecteurs électroniques pour se protéger contre les menaces terroristes», avait fait savoir, à l’époque, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad.
Auparavant, l’Algérie avait creusé des tranchées de 70 km dans la wilaya deTlemcen pour juguler le trafic de carburant.
Le verrouillage de la frontière algéro-marocaine par les éléments de l’ANP qui se sont déployés en nombre et en moyens, sur les lieux de passage que les trafiquants avaient l’habitude d’emprunter, en toute impunité, avait permis de stopper cette hémorragie. Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales avait déclaré, lors de sa dernière visite à Maghnia, que chaque année le Trésor perd environ 3 milliards de dollars à cause du phénomène de la contrebande aux frontières qui affecte un pan entier de l’Economie nationale. Le dispositif judiciaire a été renforcé par l’aggravation des peines d’emprisonnement à l’encontre des contrebandiers qui portent atteinte à l’Economie nationale.
Le pays veut également, mettre un terme au trafic de drogue, dont le Maroc est le principal producteur mondial. Les derniers chiffres officiels sont éloquents et font état de la saisie de 69 tonnes de résine de cannabis sur les 6 premiers mois de l’année, dont 77% proviennent du Maroc.
Cette séparation permettra aussi à l’Algérie de ne plus mobiliser autant d’hommes sur le seul front ouest. Le Maroc, quant à lui, a justifié «son» mur par souci de renforcer sa sécurité contre les incursions terroristes, accusant, indirectement, l’Algérie d’ouvrir ses frontières aux hommes de Daech, venant de Libye.
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