Brahim Saika, originaire de Guelmim, au Sud du Maroc, était un syndicaliste très actif dans le mouvement des diplômés chômeurs. Le 1er avril dernier il est arrêté, suite à sa participation à une manifestation, l a été clairement visé pour ses engagements politiques dans la défense des droits des chômeurs et pour l’autodétermination de son peuple. Au commissariat il a été torturé, quelques jours après il se met en grève de la faim pour protester contre ces mauvais traitements, qui mené à la dégradation rapide de son état de santé.
Transféré à l’hôpital d’Agadir, ses proches n’ont pu lui rendre visite qu’une fois et constatent ses conditions lamentables de soin, qu’ils dénonceront à ce moment. Brahim tombe dans le coma et décède le 15 avril 2016. Encore une fois en toute impunité, un militant sahraoui meurt sous la répression du pouvoir marocain. Sa mort déclencha les jours suivants des manifestations des proches et militants du mouvement des chômeurs pour réclamer une autopsie et une enquête indépendante sur les circonstances de sa mort. Avec une répression violente en face.
Pendant plusieurs mois la famille n’a cessé d’exiger que justice soit faite, et refusait de récupérer la dépouille tant qu’une autopsie n’ait été réalisée. Le 27 juillet 2016, les autorités marocaines décident d’enterrer Brahim Saika, contre la volonté de la famille. Dans l’indignation profonde et la colère les sahraouis protestent à nouveau.
Le mouvement des chômeurs s’est intensifié depuis la fin de l’année 2015, et Brahim Saika en était l’un des militants très actifs. La campagne s’était axée contre la discrimination à l’embauche dans les mines de phosphates. L’Office Chérifien du Phosphate (OCP), exploite les mines de phosphate au Maroc, dont la mine de Boukraa (un des plus grands gisements au monde) dans les territoires occupés sahraouis, avait annoncé 500 embauches, mais dont ne bénéficient pas les sahraouis.
Les mobilisations des chômeurs, dont les plus récentes en juillet 2016, ont été systématiquement réprimées de façon féroce. Sachant que le Maroc exploite les ressources naturelles dans les territoires occupés sahraouis en toute illégalité, et en donne également des autorisations à des entreprises étrangères.