Ban Ki-Moon, une avancée ?

Depuis 1975, au Sahara occidental, une colonisation a cédé le pas à une colonisation. La première était  » Espagnole  » et la seconde  » Marocaine « . Comment s’est opéré ce glissement ? Normalement, la colonisation prend fin avec l’évacuation du territoire et c’est là où réside le problème, Le départ définitif du dernier colon appelle le peuple spolié par la colonisation à recouvrer ses droits. Mais, l’Espagne s’était livrée à un jeu juste pour donner le temps au Roi Hassan 2 d’occuper le territoire décolonisé. 
Pendant que le gouvernement espagnol occupait la scène médiatique en faisant souffler le chaud et le froid, c’est à dire tirer sur les populations marocaines qui marchaient en masse pour aller occuper le territoire sahraoui, selon une stratégie mise en œuvre par le Maroc en complicité avec le pouvoir espagnol dirigé par une junte militaire à sa tête le général Franco. Au colonialisme espagnole est substitué le colonialisme marocain. 
A partir de ce moment, l’équation s’est retrouvée plus complexe dans la mesure où le Maroc a déplacé plus d’une centaine de milliers de sujets marocains pour noyer en nombre les populations sahraouies et créer ainsi une majorité devant participer au référendum sur le droit des Sahraouis à une autodétermination. Entre-temps, la question de recouvrement par les Sahraouis de la pleine souveraineté est traitée par la sous-commission de décolonisation de l’Onu. 
Les institutions internationales dont la Cour internationale de justice de la Haye a été saisie par le Maroc lui-même qui prétend avoir reçu allégeance des tributs sahraouies, ce que n’avait pas reconnu cette cour internationale. Impasse. Une impasse qui devait mener le Polisario à déclencher des opérations militaires contre l’occupant marocain. Quel était le plan que voulait mettre en œuvre l’Onu pour trouver une solution ? Donner le plein contenu à la résolution Onusienne définissant la tenue d’un référendum. Problème. Le Maroc avait noyé les Sahraouis au sein de populations marocaines pour les engager dans le vote du référendum. Bien évidemment, le Polisario refusait la prise en compte de toutes les populations pour en faire des électeurs et s’en tenait au recensement fait avant l’envahissement du territoire par des sujets du Royaume. La question de qui va voter est toujours d’actualité. 
Tour à tour, les envoyés spéciaux de l’Onu, Baker puis Christopher Ross ont été déboutés par le Roi car ils n’avaient vu de solution que dans l’extrême vigilance concernant l’électorat. En revenant un peu sur les pas, signalons que le roi du Maroc avait proposé à la Mauritanie de partager avec lui le territoire sahraoui. Le Maroc accepta le partage, puis fut obligé par la guerilla sahraouie à se retirer des territoires ainsi acquis. 
Le roi du Maroc perdit ainsi toute crédibilité liée à ses exigences car il venait ainsi de reconnaître que le territoire sahraoui ne fait pas partie de ses provinces. La cause sahraouie avança quand même dans le monde car le nombre d’Etats à reconnaître la RASD augmente de plus en plus. Nombre de compagnies internationales pétrolières et gazières avaient signé des contrats de coopération avec le Polisario.

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