Les Etats membres de l’Union africaine ont rendu public un communiqué dans lequel les dirigeants africains affirment clairement que le Maroc n’a pas participé au 27e Sommet de l’Union africaine à Kigali et n’y a pas pris la parole. «La Commission de l’Union africaine voudrait préciser que le royaume du Maroc n’a pas participé à la 27e conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine à Kigali, au Rwanda, les 17 et 18 juillet 2016, et n’y a pas pris la parole», indique le communiqué dont Algeriepatriotique détient une copie. «Toutefois, précise le communiqué, le président Idriss Deby Itno, président de la République du Tchad et président en exercice de l’Union africaine, a informé la présidente de la Commission de l’Union africaine, Dr Nkosazana Dlamini Zuma, qu’il avait reçu un courrier du roi du Maroc (…) concernant l’intention du Maroc de se joindre à l’Union africaine».
«Cette question ne figurait pas à l’ordre du jour du Sommet et n’a pas, non plus, fait l’objet de discussions au cours des délibérations de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement», souligne le communiqué de l’Union africaine, qui cite l’article 29 de l’Acte constitutif de l’organisation panafricaine concernant l’admission comme membre de l’Union. L’article en question stipule que «tout Etat africain peut, à tout moment, après l’entrée en vigueur du présent Acte, notifier au président de la Commission son intention d’adhérer au présent Acte et d’être comme membre de l’Union». L’article 2 du même Acte énonce : «Le président de la Commission, dès réception d’une telle notification, en communique copie à tous les Etats membres. L’admission est décidée à majorité simple des Etats membres. La décision de chaque Etat membre est transmise au président de la Commission qui communique la décision d’admission à l’Etat intéressé, après réception du nombre de voix requis.»
Par ailleurs, la Commission de l’Union africaine rappelle, dans son communiqué qui fait suite à la campagne médiatique enragée de Rabat sur sa prétendue adhésion à l’UA et le soi-disant soutien dont bénéficie le royaume dans sa démarche suspecte, que l’Acte constitutif de l’Union africaine «ne contient pas de disposition relative à l’expulsion d’un membre quelconque de l’Union». L’Union africaine met ainsi fin définitivement aux gesticulations du Maroc et ajoute une nouvelle déconvenue à la série d’échecs cuisants de la diplomatie marocaine dans le dossier du Sahara Occidental.
Karim Bouali