La secrétaire de l’ambassade d’Afrique du Sud, en Algérie, Mme Nadi Zilma, a réaffirmé «la justesse de la Cause sahraouie, à travers le combat de son peuple, pour son indépendance», a-t-elle indiqué, hier, à Alger. La diplomate sud-africaine a tenu cette déclaration, lors de son intervention au “Forum de la Mémoire d’El-Moudjahid”, consacré à la Journée internationale de Nelson Mandela, sur le thème «Nelson Mandela et les Mouvements de libération ; le Front Polisario, un exemple».
La célébration de la Journée internationale «Mandela Day» rendant hommage au leader africain, Nelson Mandela, ayant consacré toute sa vie au combat de son peuple sud-africain contre le système ségrégationniste en Afrique du Sud, est l’occasion pour la diplomate Nadi Zilma à œuvrer davantage «à consolider» les relations, entre, a-t-elle cité, l’Afrique du Sud, l’Algérie et la République arabe sahraouie démocratique (Rasd). Pour la Sud-Africaine, le legs du dirigeant et héros de la lutte du peuple sud-africain, Mandela, pour briser les chaînes de l’Apartheid, est un «héritage» pour l’ensemble du Continent africain, lequel, un de ses peuples, celui du Sahara occidental, est soumis à un système colonial. Réaffirmant le «soutien indéfectible» de l’Afrique du Sud à la lutte du peuple sahraoui, à travers son représentant unique et légitime, le Front Polisario, soutien jusqu’à, souligne-t-elle, «le parachèvement du processus de décolonisation au Sahara occidental», dernière question de décolonisation en Afrique, inscrite aux Nations unies. «Nous devons se soutenir», indiquera-t-elle, «pour préserver nos libertés, et soutenir le combat des autres pour cette liberté», dont celui du peuple sahraoui, souligne-t-elle, plus loin dans son message, à cette occasion. Les déclarations de la diplomate sud-africaine sont lourdes de sens, car, outre qu’elles rappellent pertinemment la teneur de l’héritage du combat d’un des leaders africains, Nelson Mandela, en l’occurrence, pour la liberté des peuples africains, mais aussi, à travers lui, celui des autres dirigeants des Mouvements de libération en Afrique, de Abane Ramdane, à Nkrumah, en passant par Lumumba au défunt martyr, le dirigeant sahraoui, Mohamed Abdelaziz. Déclarations de la diplomate d’un des plus importants pays sur la scène continentale, notamment au sein de l’Union africaine (UA), et aussi au niveau international, l’Afrique du Sud est un des membres du Brics. Ces propos interviennent à moins de 24 heures du message du roi Mohammed VI, au Sommet de l’UA, à Kigali, Organisation africaine que Rabat a quittée, suite à la reconnaissance de la Rasd par cette Organisation. Mais, 32 ans après, durant lesquelles les dirigeants africains et leurs États respectifs ont consenti des efforts considérables pour que l’UA consolide sa place sur la scène mondiale, en tant qu’interlocuteur incontournable et partenaire de l’ONU, dans tout traitement des questions liées à l’Afrique, Rabat cherche à réoccuper son siège, tout en piétinant l’esprit et la Charte de cette Organisation. Laquelle consacre, faut-il le rappeler, l’obligation du respect des frontières héritées au lendemain des indépendances des pays, et le non envahissement de pays, comme conditions, pour siéger au sein de l’UA. Ce qui n’est pas «respecté», comme l’a précisé, hier, l’ambassadeur de la Rasd, à Alger, Bouchraya hamoudi-Sidina, lors de son intervention devant les présents au “Forum de la Mémoire d’El-Moudjahid”. Appelant le Maroc «à se conformer à la Légalité internationale», à l’instar des autres États africains, notamment la Commission de l’UA, qui ne cessent de rappeler à l’ordre Rabat à se plier au Droit international, en mettant un terme à son refus d’organiser un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Pour l’ambassadeur sahraoui, commémorer la mémoire du leader africain, Naleson Mandela, c’est de porter haut l’idéal pour lequel il a consacré 67 ans de sa vie, pour la liberté et l’indépendance des peuples, tout en exprimant sa reconnaissance aux soutiens de la Cause sahraouie, à travers le monde, notamment en Afrique, citant l’Afrique du Sud, l’Algérie, Nigeria, Kenya, et d’autres pays africains. À l’adresse des autorités coloniales marocaines, qui viennent d’exprimer leur demande de réintégrer l’Union africaine, le diplomate sahraoui rappelle qu’alors que le Roi dans son message parle «d’organisation africaine malade», au moment où son rôle est incontournable au niveau des institutions régionales et mondiales, son père Hassan II, en claquant, il y a 32 ans en 1984, la porte de l’UA (ex-OUA), avait qualifié l’Organisation africaine «de conférence Tam-tam».
De son côté, l’infatigable militant des droits de l’Homme et de soutien à la Cause sahraouie, lequel a rencontré, à Alger, le leader africain Nelson Mandela, lors de son premier voyage à l’étranger, après sa sortie de prison, a affirmé que les pratiques «ségrégationnistes» du temps du système d’Apartheid en Afrique du Sud «sont similaires au système colonial marocain au Sahara occidental». Qu’il s’agisse, poursuit Mahrez Lamari, des emprisonnements par les autorités coloniales marocaines des militants sahraouis, de la répression des manifestations pacifiques des Sahraouis, dans les territoires occupés, et notamment l’exploitation illégale des richesses naturelles du Sahara occidental, pour ne citer que ces cas de figure de l’occupation marocaine», a-t-il indiqué.
Karima Bennour
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