Après plus de trois décennies d’absence, le Maroc a surpris tant d’observateurs en annonçant son intention de rejoindre l’Union africaine (UA), après avoir claqué la porte de cette même institution appelée il y a 26 ans l’Organisation de l’Union africaine (OUA).
En effet, le roi du Maroc, Mohamed VI a explicitement exprimé son désir de retrouver l’UA lors de son message envoyé dimanche dernier au président de l’Union, le président tchadien, Idriss Déby Itno, à l’occasion de la tenue de la 27e conférence des Chefs d’Etat et gouvernement de l’UA qui se tient à Kigali au Rwanda.
«Cela fait longtemps que nos amis nous demandent de revenir parmi eux, pour que le Maroc retrouve sa place naturelle au sein de sa famille institutionnelle. Ce moment est donc arrivé », a déclaré le roi du Maroc, affirmant la confiance de son pays en « la sagesse de l’UA pour rétablir la légalité et corriger les erreurs de parcours ».
La décision des autorités marocaines de revenir au sein de l’instance africaine après l’avoir quittée en 1984 vient « après une profonde réflexion. C’est une décision prise par les forces vives du royaume », poursuit le souverain marocain qui qualifie la décision d’«historique et souveraine».
Revenant sur les motivations poussant son pays à quitter l’OUA avant de devenir l’UA, Mohamed VI a affirmé que son pays avait du mal à accepter la reconnaissance de République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) par l’Organisation.
Bien que le roi du Maroc se soit étalé longuement sur la reconnaissance de la RASD par les institutions africaines dans le but d’amener ces dernières à revenir sur leur décision, il s’est empêché cette fois-ci de s’en prendre à l’Algérie.
En vérité, le royaume chérifien n’a toujours pas assuré son éventuel retour au sein de l’UA lui qui s’est livré à porter de jugements en s’interrogeant:« L’Union africaine n’est-elle pas en contradiction évidente avec la légalité internationale?», en faisant allusion à la reconnaissance par cette dernière l’adhésion du Sahara Occidental.
De l’avis des observateurs, le royaume marocain compte à travers la visite en Algérie du ministre délégué aux affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, d’obtenir le soutien des autorités algériennes quant à ses démarches de retrouver l’UA, du moins à ne pas l’empêcher compte tenu du poids de l’Algérie au sein de l’instance africaine.