Le Front Polisario a entamé, hier à Dakhla dans les camps des réfugiés sahraouis les travaux, du congrès extraordinaire sous le slogan «Force, détermination et volonté pour imposer l’indépendance nationale et la souveraineté du pays».
Ce congrès vient dans une période délicate suite à la perte d’un symbole de la cause sahraouie, le président Mohamed Abdelaziz, décédé après un long chemin de combat, laissant derrière lui un peuple qui y croit dur comme fer en la libération de ces territoires longtemps occupés par le Maroc. Ce congrès durera jusqu’à aujourd’hui durant lequel sera élu le secrétaire général du Front Polisario et le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Plus de 2 400 congressistes étaient présents dont 54 sont venus des territoires occupés. Le secrétaire général actuel du Front Polisario, Khatri Addouh, qui assume depuis le décès du président sahraoui les fonctions de chef d’Etat, a mis en exergue, dans son discours d’ouverture des travaux du congrès extraordinaire, le rôle poignant et historique que joue l’Algérie dans la défense de la cause sahraouie. C’est avec des paroles pleines d’émotion, que Khatri a utilisées lors de son discours pour encenser le soutien et l’aide qu’apporte l’Algérie, «pays d’un million et demi de martyrs» au peuple sahraoui. L’Algérie a été représentée au congrès par une importante délégation présidée par le ministre des Moujahidine, Tayeb Zitouni, qui a réitéré l’appui de l’Algérie, gouvernement et peuple à la cause sahraouie.
Ce congrès intervient dans une période particulière, non seulement après la perte du président Mohamed Abdelaziz, mais notamment après quelques mois de la visite du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon qui a suscité de nombreuses critiques suite à son commentaire sur la situation «accablante» dans laquelle vit le peuple sahraoui. Une vérité dite après son constat sur le lieu qui lui a dû des excuses du Maroc qui s’est extrêmement irrité suite à ces déclarations. Chose que le peuple sahraoui prend en sa faveur.
En effet, l’ancien ministre de Défense sahraoui et candidat unique pour succéder au défunt Mohamed Abdelaziz a vu en la réaction du Maroc après le rapport présenté du SG de l’ONU, un événement qui pousse en avant la cause sahraouie, en la faisant reconnaître sur la scène internationale. En même temps, le candidat, qui a beaucoup de chance d’être futur président de la RASD, a accusé «le manque de rigueur de l’ONU face aux provocations du Maroc et aux violations des accords conclus entre les deux parties (Front Polisario et le Maroc). Le non-respect des décisions de la légalité internationale risque de replonger la région dans la guerre.
Brahim Ghali a souligné qu’il est désormais plus que jamais nécessaire de permettre au peuple sahraoui d’exercer librement et en toute transparence son droit inaliénable à l’autodétermination. Le président par intérim, Khatri Addouh, a lancé, par la même occasion, un appel aux Sahraouis à relever le défi et à s’unir autour de leur représentant légitime le Front Polisario afin de faire avorter les manœuvres de l’occupation marocaine et faire aboutir les aspirations du peuple sahraoui à la liberté et à l’indépendance. Il a également salué le niveau de responsabilité et de maturité manifesté par le peuple sahraoui en cette étape difficile et sa disponibilité à la réussite du congrès baptisé au nom du martyr Mohamed Abdelaziz.
Le congrès extraordinaire du Front Polisario a vu la participation de 200 représentations des associations étrangères qui soutiennent la cause sahraouie, ainsi que les représentants de plusieurs gouvernements dont l’Afrique du Sud, la Namibie, Cuba, le Salvador, l’Italie, l’Espagne, l’Italie, et le Portugal. Sur la scène arabe, hormis l’Égypte et la Tunisie présentes, il y a peu de pays qui ont participé à ce congrès, à l’exception de l’Algérie et la Mauritanie qui ont toujours exprimé et prouvé leur soutien total à la République arabe sahraouie démocratique. Ceci dénote le poids du Maroc qui a le soutien des pays du Golfe et de nombreux pays de la Ligue arabe. Le congrès se déroule sous des enjeux qui menacent l’obtention du peuple sahraoui de leur droit tant demandé et combattu par des moyens pacifiques, alors qu’il vit dans des conditions loin d’être digne des êtres humains, au moment où plusieurs de ses citoyens sont détenus dans des prisons au Maroc qui fait la sourde oreille aux appels des associations, et des gouvernements qui soutiennent et continuent de tendre la main à ce peuple qui mérite amplement sa liberté.