La Commission de décolonisation des Nations unies a poursuivi ses débats sur la décolonisation du Sahara occidental. Le représentant de l’Algérie a rappelé une nouvelle fois et chaque fois que nécessaire que la question du Sahara occidental est une question de décolonisation qui ne peut trouver d’issue sans l’exercice par le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination et la mise en œuvre de la Résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU.
Il a appelé l’ONU à assumer ses responsabilités en indiquant que plusieurs dizaines de résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité soulignent le droit à l’autodétermination de ce peuple. Les résolutions du Conseil de sécurité doivent être «bien lues et bien entendues», a-t-il insisté, avant de mettre l’accent sur la plus récente, la Résolution 2285 (2016). Le représentant de l’Algérie a particulièrement attiré l’attention sur les questions des droits de l’Homme et de l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental. La patience du peuple du Sahara occidental ne saurait être éternelle, a-t-il prévenu, ajoutant qu’il n’y a pas d’alternative à l’exercice du droit à l’autodétermination. Le représentant de l’Afrique du Sud a dénoncé les violations répétées du Droit international auxquels se livre le Maroc, en organisant des conférences «internationales» au Sahara occidental, alors que, depuis 1963, ce territoire est inscrit dans la liste des territoires autonomes de l’ONU. Le royaume du Maroc n’a aucune souveraineté ni pouvoir administratif sur le Sahara occidental, et, en conséquence, toute exploitation illégale de ses minerais et ressources naturelles doit être condamnée, a souligné le représentant. Le Comité devrait honorer la mémoire du martyr Mohamed Abdelaziz en veillant à ce que la troisième Décennie contre le colonialisme coïncide avec la pleine mise en œuvre de la Déclaration sur les pays et peuples coloniaux.
Quant au représentant de l’Ouganda, il a rappelé que le peuple sahraoui a fait confiance à l’ONU et a collaboré aux processus de l’Organisation avec «loyauté, patience, générosité et souplesse malgré toutes les injustices qu’il continue d’endurer». Lors de leur dernier Sommet, en janvier, les Chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine ont appelé l’Assemblée générale à fixer une date pour l’organisation du référendum au Sahara occidental.
Il a exhorté le Comité à relayer cet appel et à l’inclure dans les recommandations qu’il fera à l’Assemblée. Le rôle de l’Union africaine, a estimé le représentant de l’Ouganda, est de la plus grande importance pour parachever le processus de décolonisation du Sahara occidental, et nous encourageons, a-t-il dit, plus d’interaction entre les entités de l’ONU et notre Organisation régionale. Le Comité, a-t-il insisté, doit effectuer une visite dans le territoire et dans les camps de réfugiés et tenir une session extraordinaire sur le Sahara occidental. Le statu quo sera vu comme un échec de l’ONU, a prévenu le représentant de l’Ouganda, car ce n’est pas une option ni pour le peuple du Sahara occidental, ni pour la région et encore moins pour le continent africain. Nous attendons du Comité qu’il fasse ce qui est «juridiquement et moralement juste» pour le peuple du Sahara occidental, a-t-il conclu.
Le représentant de la Namibie a souligné que ce Comité a, avec l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, discuté de cette question en long et en large et adopté plusieurs résolutions dont l’essence reste l’organisation d’un référendum supervisé par l’ONU. Nous avons été incapables, a tranché le représentant, de travailler ensemble pour trouver un règlement pacifique à la question du Sahara occidental. Né, elle-même, d’un héritage colonial amer avec une route vers l’indépendance qui a commencé par des pétitions dans les couloirs de l’ONU, la Namibie juge «impératif» d’appeler à une mise en œuvre urgente des résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale sur l’organisation du référendum, a-t-il conclu.
M. B.
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