La Journée mondiale de l’Afrique célébrée annuellement, le 25 du mois de mai, date de la signature, en 1963, des Accords de l’ex-Organisation de l’unité africaine (Oua), actuellement l’Union africaine (UA) est l’occasion de mettre en valeur le combat des Africains pour la décolonisation de leur continent.
Mais cette décolonisation demeurant inachevée, à ce jour, comme le soulignent les peuples et les responsables africains, tant que soulignent-ils, la dernière question de décolonisation inscrite aux Nations unies, le Sahara-occidental, son peuple est privé de l’exercice de son droit à l’autodétermination, que lui confère le Droit international. L’ex- chef de gouvernement de la République arabe Sahraouie démocratique (RASD) M. Mohamed Lamine Ahmed, a interpellé l’Onu à faire pression sur le royaume du Maroc, pour mettre un terme à sa colonisation du Sahara occidental, par l’application du Droit international, lequel stipule la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
Invité hier au Forum de la mémoire, du quotidien El-Moudjahid, à l’occasion de la journée mondiale de l’Afrique, le responsable sahraoui a souligné que «le retour» dans les territoires sahraouis occupés du segment politique de la mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara-occidental (Minurso) exigé par le Conseil de sécurité dans sa dernière résolution, adoptée fin avril passé, doit être précise-t-il «accompagné par la tenue du référendum».
Rappelant la lutte du peuple sahraoui et de son représentant unique et légitime le Front Polisario, contre l’occupant espagnol en premier lieu, puis contre le colonisateur marocain, depuis l’invasion militaire de ce dernier en 1975 des territoires sahraouis, Mohamed Lamine Ahmed rappelle pertinemment à la Communauté internationale que «le cessez le feu en 1991, sous l’égide de l’ONU entre le Front Polisario et Rabat a pu être conclu en prévision de la tenue du référendum» a-t-il souligné.
Le Maroc, qui depuis n’a cessé de manœuvrer et de se dérober de la légalité internationale dans l’espoir «d’imposer» le fait accompli, mais en vain, lance le responsable sahraoui, car poursuit-t-il, l’Histoire ne va pas à contresens de la lutte pour l’indépendance, et le mouvement de libération du peuple sahraoui est «porté et mené par des générations à ce jour». N’écartant pas l’alternative de recourir à la lutte armée, si la communauté internationale n’assume pas ses engagements en direction du peuple sahraoui et ses responsabilités en matière de paix et de sécurité dans le monde, l’ex-chef du gouvernement sahraoui affirme que les Sahraouis « demeurent prêts à arracher leur indépendance par les armes».
Indiquant plus loin que le système colonial marocain au Sahara-occidental et la doctrine expansionniste propre au royaume chérifien «constituent» pour les espaces maghrébin et africain «des menaces pour leur stabilité et sécurité» a averti Mohamed Lamine Ahmed. Ne manquant pas de mettre en évidence les similitudes entre la colonisation sioniste en Palestine et celle marocaine au Sahara-occidental. Similitudes des deux systèmes coloniaux sur la scène arabe, israélien et marocain, lesquels se soutiennent mutuellement, pour ne citer que la construction durant les années 80 du mur de la honte séparant les territoires sahraouis, par l’assistance de l’entité sioniste, laquelle l’a édifié quelques années après en Palestine.
Pour le responsable sahraoui, le combat du peuple sahraoui pour le recouvrement de l’indépendance de son pays «se poursuit» sous de multiples formes, politique, diplomatique et culturelle, affirmant que celui «par la reprise de la lutte armée demeure à l’ordre du jour» si, a-t-il précisé, «l’occupant marocain persiste dans sa politique intransigeante quant au règlement pacifique du conflit au Sahara occidental» a indiqué le responsable sahraoui.
Avertissant en ce sens les jeunes Sahraouis outre qu’ils «s’impatientent de voir leur pays lndépendant et libre du joug colonial marocain», la communauté internationale est fortement appelée à assumer ses engagements, par la tenue du référendum au Sahara-occidental. Ne manquant pas de souligner par la même occasion que la mission fondamentale et essentielle de la Minurso «n’est pas la surveillance du cessez le-feu mais l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui» a tenu à préciser l’un des premiers fondateurs du Front Polisario, lequel vient de célébrer, le 10 mai dernier, le 43e anniversaire de sa création en 1973 et du début de sa lutte armée, le 20 mai de cette même année, contre l’occupant espagnol, puis celle contre l’occupant maocain depuis 1975. Notons que Le Forum de la Mémoire, initié en coordination avec l’association Machaâl Echahid, en collaboration avec le collectif des journalistes algériens solidaires avec le peuple sahraoui (CJASPS) ont été les initiateurs de cette conférence à laquelle ont assisté des représentants d’institutions nationales et de la société civile.
Karima Bennour