Écrit par Meriem Kaci
Les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf sont à la fête. Le Polisario célèbre en effet le 43ème anniversaire du déclenchement de la lutte armée contre le Maroc. Les camps de réfugiés sahraouis sont aussi à l’heure de la détermination. Les responsables du mouvement pour l’indépendance du Sahara occidental affirment une fois de plus leur volonté de reprendre les armes si le processus onusien de règlement du conflit qui les oppose au royaume qui occupe leur territoire demeure entravé.
Les Sahraouis n’excluent pas de recourir aux armes afin de recouvrer l’indépendance nationale dans le cas où toutes les démarches allant dans le sens de l’organisation «d’un référendum d’autodétermination, tant promis par l’ONU, venaient à échouer», a réaffirmé mercredi dernier Khatri Addouh, président du Conseil national sahraoui.
M. Addouh, qui recevait dans l’après-midi une délégation du Sénat algérien, a affirmé que «le peuple sahraoui croit encore en un référendum d’autodétermination qui devait avoir lieu il y a 26 ans ». «Maintenant, notre peuple n’a plus l’endurance ni l’aptitude pour supporter l’oppression de l’occupant marocain», a-t-il ajouté dans une déclaration à Reporters.
Le président du Conseil national sahraoui a critiqué la politique «adoptée par l’occupant marocain qui va à l’encontre des chartes et de la légalité internationales». Il s’en est pris à tous les Etats qui continuent de dénier aux Saharouis leur droit à l’autodétermination comme «la France et l’Arabie saoudite ». « Paris et Riyad, a indiqué le responsable politique sahraoui, poursuivent une démarche inique et injuste envers le combat juste et loyal» des indépendantistes sahraouis.
Sollicité sur la question si les Sahraouis ont les moyens militaires pour relancer la guerre contre le Maroc, Khatri Addouh a déclaré : «Nous ne jouissons pas de la même provision en armes ni des mêmes moyens militaires que l’occupant, mais sachez que depuis 1991, date de la signature du cessez-le-feu, le Sahara occidental et ses institutions n’ont cessé de se procurer des armes et de préparer une armée pour se défendre et libérer les territoires occupés».
Pour M. Addouh, «le Maroc n’a pas cédé au cessez-le-feu par conviction, mais parce que la guerre qu’il nous a menée a épuisé ses ressources. Si nous nous sommes engagés au respect de la cessation des hostilités armées, c’est parce que nous avons cru et nous croyons encore dans les efforts de paix menés par les instances onusiennes. Même si cette conviction tend aujourd’hui à s’effriter parce que la communauté internationale et les pays qui soutiennent ouvertement le Maroc ne veulent pas prendre leurs responsabilités». «Aujourd’hui, a-t-il dit, il y a clairement une lassitude qui pousserait les Sahraouis à reprendre les combats».
Pragmatique, le président du Conseil sahraoui salue cependant les décisions du Conseil de sécurité en ce qui concerne le retour de la mission onusienne au Sahara occidental, Minurso, à Laayoune. Il espère que ce retour s’effectue dans les trois mois à venir avant l’expiration du mandat du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, en novembre prochain. «La mission des Nations unies pour la surveillance de la tenue du référendum doit reprendre ses fonctions et les assumer pleinement, sinon, la relance des hostilités s’avère inéluctable», a-t-il renchéri.
Dans une déclaration choc, et sûr du résultat qu’aura le référendum que la RASD réclame depuis des décennies, le président du Conseil national sahraoui a affirmé que la République démocratique du Sahara occidental «acceptera d’être intégrée au Maroc si le suffrage indique que le peuple sahraoui veut être annexé au Maroc».