Les gouvernements français et espagnol freinent conjointement quand ce n’est pas à tour de rôle, le processus de décolonisation au Sahara Occidental, par des voies politiques et économiques, en violation du Droit international, relatif à une question de décolonisation inscrite sur l’agenda des Nations unies, depuis 1966.
Les dernières violations en date, les tentatives politiques de Madrid et de Paris visant à influencer la décision prononcée de la Cour européenne de Justice, annulant, l’Accord de pêche entre l’Union européenne (UE) et le Maroc, car incluant les eaux territoriales du Sahara occidental, laquelle décision en faveur de la partie plaignante, le Front Polisario.
Sur le plan économique, l’Espagne, l’ex- puissance coloniale au Sahara occidental, qui à ce jour continue à se dérober de ses responsabilités historiques et politiques, certaines de ses entreprises piétinent les lois de l’UE et du Droit international, en optant pour des activités économiques dans les territoires sahraouis occupés.
Dans le même sillage de la dilapidation et le pillage des richesses naturelles du Sahara-occidental, par des entreprises françaises, la société espagnole AnfiTuaro est pointée du doigt, par des Ongs internationales, dans son activité illégale au Sahara –occidental. Cette entreprise se livre, en effet, à importer du sable des plages de Laâyoune, la capitale occupée du Sahara-occidental, pour que la municipalité de Mogan puisse avoir une plage artificielle. Activité économique de la Société AnfiTuaro, illégale car étant outre en violation du Droit international, pour une question de décolonisation inscrite à l’ONU, mais aussi en infraction avec les lois en vigueur s’agissant de la préservation et la protection de l’environnement et de la nature.
Et c’est encore pour la énième fois, que Paris et Madrid sont pointées du doigt, quant à leurs responsabilités directes dans les souffrances du peuple sahraoui, par le soutien politique et économique qu’apportent ces deux pays aux autorités coloniales marocaines au Sahara-occidental. Alors que des parlementaires espagnoles se sont vu, interdire par les responsables marocains, l’accès à la ville sahraouie occupée de Lâayoune puis expulsés sur le champ, des entreprises étrangères, telle que AnfiTuaro est autorisée à importer des quantités importantes de sable des côtes sahraouies. Telle est la politique de tout système colonial, dont le marocain dans les territoires sahraouis occupés, autorisant des visites de personnalités et de responsables politiques, de lobbies, d’entreprises, acquis à la colonisation marocaine et en infraction avec le Droit international.
Et des parlementaires, journalistes, juristes, membres d’Ongs de défense des Droits de l’homme, et même des responsables de l’ONU et son personnel, se voient interdire l’accès aux territoires sahraouis occupés et expulser. Dans sa réaction au rôle de la France et de l’Espagne dans la question sahraouie, le Secrétariat national du Front Polisario, réuni lundi dernier, a condamné les tentatives de ces pays, «ayant un passé colonial», a-t-il rappelé, pour « influencer» la décision précitée de la Cour européenne de justice.
« Il revient à ces pays de soutenir les efforts visant à instaurer la paix et la stabilité au profit des peuples d’une région voisine et partenaire de l’Europe» a précisé le Secrétariat national(SN) du Front Polisario, avant d’ajouter «au lieu de s’aligner avec le Maroc dans son occupation illégale du Sahara occidental» a-t-il lancé à l’adresse des gouvernements français et espagnol. Saluant auparavant la décision de la Cour de Justice de l’UE, a propos de laquelle, le SN du Front Polisario souligne que celle-ci « confirme que le Maroc n’a pas de souveraineté sur le Sahara occidental», il rappelle pertinemment que cette décision s’inscrit « conformément à l’avis consultatif de la Cour internationale de justice du 16 octobre 1975 dans lequel elle n’a constaté aucun lien de souveraineté territoriale entre le Sahara occidental et le royaume du Maroc».
Les membres du SN du Front Polisario ont salué, plus loin le rôle joué, par l’Union africaine (UA), laquelle organisation continentale « est partenaire de l’ONU», notamment dans l’élaboration et la mise en œuvre du plan de règlement au Sahara occidental et son accompagnement pour la «décolonisation de la dernière colonie en Afrique» précise-t-on, un rôle de partenaire de l’ONU confirmé « par la récente réunion du président Joaquim Alberto Chissano avec les membres du Conseil de sécurité».
Par ailleurs, les membres du CS de l’Onu, ont été destinataires d’une lettre de l’intergroupe parlementaire espagnol, dans laquelle, ils dénoncent les pratiques -interdiction de se rendre dans les territoires sahraouis occupés et leur expulsion- du colonisateur marocain. Une lettre envoyée au Conseil de sécurité de l’ONU et publiée dans les médias espagnols, au terme de la conférence de presse animée par les cinq parlementaires, constituant cet intergroupe des députés appartenant à divers partis politiques espagnols. Lesquels rappellent le but de leur déplacement, à savoir « voir de près la situation dans laquelle vit la population sahraouie» ont-ils indiqué, notamment « en matière du respect des droits de l’homme» dans les territoires sahraouis sous occupation marocaine. Cette expulsion par les autorités marocaines, pratique courante et récurrente, faut-il le noter, n’a pour seul objectif, que de cacher la laideur du système politique colonial marocain au Sahara occidental.
Karima Bennour
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