L’ancien porte-parole du gouvernement marocain l’avait clairement dit : « Le Maroc sans le Sahara ne vaut pas un oignon » (بدون الصحراء المغرب ما يسوى بصلة) . Le Maroc compte sur les ressources sahraouies pour s’affirmer en puissance régionale et concurrencer l’Algérie. Mais ses ambitions se heurtent à un obstacle d’envergure : la volonté de la communauté internationale de respecter la légalité et décoloniser ce territoire dans les règles.
Depuis la fin de la Guerre Froide, le soutien au Maroc dans la question du Sahara Occidental par les pays occidentaux n’est plus de mise. En particulier, celui des Etats-Unis, pays chargé par le groupe des Amis du Sahara occidental de rédiger les propositions de résolution du Conseil de Sécurité sur le Sahara occidental. Washington refuse de se plier au chantage du Maroc. La violence des mots du dernier communiqué du ministère marocain de l’intérieur indique le niveau de tension qui existe entre les deux pays.
De ce fait, Rabat tente désespérément de substituer la menace socialiste par la menace terroriste et s’afficher en allié incontournable dans la lutte contre le terrorisme.
Pour convaincre ses anciens alliés, le Maroc multiplie les annonces de démantèlement des cellules terroristes dont les membres n’ont jamais été présentés aux médias nationaux ou internationaux.
Dans le passé, les nationalités et les orientations de ces prétendus terroristes variaient selon la conjoncture internationale et régionale. Dans les années du président espagnol José María Aznar, la menace portait le nom de l’Andalouss, la région méridionale espagnole qui est restée pendant 8 siècle sous domination arabe.
Après la nomination de M. Christopher Ross Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara Occidental, selon un communiqué du ministère marocain de l’intérieur, une cellule démantelée opérait dans la région d’Amgala, une localité sahraouie où il n’y a que l’armée marocaine et du sable.
D’autres fois, ce sont des syriens et des turcs « infiltrés par la frontière avec l’Algérie ».
Aujourd’hui, l’Union Africaine vient d’exprimer au Conseil de Sécurité sa position sur le Sahara Occidental. Son président de tout étant le tchadien Idriss Déby, le nouveau terroriste que les services de sécurité viennent d’arrêter est un tchadien qui agit pour former des terroristes algériens et marocains, selon le communiqué marocain. Un moyen de quémander le soutien du président tchadien.
Le Maroc continue à prendre la communauté internationale pour des imbéciles qu’il peut facilement tromper, au moment où Rabat devrait plutôt donner des explications sur ses ressortissants qui sément la zizanie en Europe et au Moyen Orient.