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La question sahraouie est avant tout une question d’occupation et de décolonisation

La question du Sahara occidental est une question d’occupation et de décolonisation, ont souligné les participants à la journée de solidarité avec le peuple sahraoui organisée samedi à Alger.
Le statu quo au Sahara occidental constitue une réelle «menace» sur la sécurité et la stabilité de la région d’où l’impératif pour le Conseil de sécurité de trouver au plus vite une solution juste et définitive à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination, ont tenu à préciser les participants. Lors de cette rencontre de solidarité avec le peuple sahraoui organisée par le parti Tajamoue Amel El-Djazair (TAJ) dans le cadre des festivités commémorant le 71e anniversaire des évènements du 8 mai 1945, en présence de l’ambassadeur sahraoui à Alger, Amar Ghoul, président de TAJ, a assuré que la question du Sahara occidental «est avant tout une question d’occupation et de décolonisation», soulignant que le statu quo au Sahara occidental représente «une réelle menace sur la stabilité de la région».
Il a appelé à «accorder un intérêt particulier à cette cause qui concerne toute la région», mettant en garde contre la «persistance de la pression, de l’entêtement et de l’occupation sur fond de détérioration de la situation des droits de l’Homme des Sahraouis qui pourrait conduire à une situation explosive dans le continent». Ghoul a, à cet égard, exhorté l’«Etat, le peuple, l’élite et les sages du Maroc à amener leurs dirigeants à renoncer à leur projet expansionniste au Sahara occidental et mettre un terme à ces comportements susceptibles de faire exploser la région».
Après 40 ans d’occupation des territoires du Sahara occidental par le Maroc, «une prise de conscience internationale et régionale a pris forme en vue de trouver une solution à la question du Sahara occidental», a affirmé, pour sa part, l’ambassadeur de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) à Alger, Bechraya Hamoudi Bayoune, selon lequel les décisions du Conseil de sécurité comporteraient, à l’avenir, davantage de crédibilité».
«La sécurité et la stabilité de la région arabe et africaine sont aujourd’hui tributaires d’une solution juste de la question sahraouie», a-t-il réaffirmé, appelant le Conseil de sécurité à fixer dans les meilleurs délais un calendrier pour l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination du Sahara occidental. Pour sa part, le Pr Lazhar Marouk de l’Institut des sciences politiques de l’Université d’Alger a mis en garde contre «les multiples dangers géostratégiques» pouvant découler de la négligence du règlement du conflit sahraoui, en l’absence d’une approche commune des pays de la région quant à la sécurité régionale, notamment les pays du Maghreb.
Parmi les éventuelles répercussions, il a cité le risque «d’encourager certains lobbies influents qui tentent de reconstituer de la région du Moyen-Orient, à employer la question pour servir leurs desseins expansionnistes dans la région, de par l’attrait de multinationales pour exploiter davantage de ressources sahraouies, faisant fi de la légalité et du droit internationaux, au risque de compromettre la crédibilité de l’ONU».
Lazhar a également mis en garde contre la menace du déclenchement d’une guerre dans la région «une fois la patience du peuple sahraoui épuisée, face au gel de toute tentative de règlement du conflit». Qualifiant la récente décision du Conseil de sécurité en faveur du retour de la Minurso dans un délai ne dépassant pas 90 jours de «pas positif» dans le processus de règlement du conflit sahraoui, l’expert en droit constitutionnel et membre du Conseil de la nation, Boudjemaa Souilah, estime toutefois que le Conseil de sécurité doit défendre la paix et la sécurité, au regard des dangers qui pèsent sur la région, notamment le crime organisé, le terrorisme, la traite des êtres humains et autres.
«A travers ses desseins expansionnistes dans la région, le Maroc tente sans cesse de spolier davantage des territoires», a indiqué Souilah, précisant que cet Etat «n’a pas tracé ses frontières à ce jour ni déposé le tracé des frontières au secrétariat général de l’ONU, et ce en vue de poursuivre ses tentatives d’expansion».
Le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Saïd Layachi, a affirmé que la question du Sahara occidental constituait «une question de principe» pour le peuple algérien qui a de tout temps soutenu les questions de libération à travers l’histoire et les décisions de son gouvernement demeurent inaliénables. Soulignant la justesse de la cause sahraouie, Layachi a affirmé que l’Algérie a toujours appelé à la nécessité d’organiser un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui et à mettre fin à la dernière colonie en Afrique, dans le cadre du respect des principes du droit et de la légalité internationaux.
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