Hocine Adryen
Ahmed Ouyahia n’avait pas tort lorsqu’il parlait avant hier de la politique extérieure de l’Algérie qui s’appuie sur une « politique de principes » qui « n’a jamais privilégié la diplomatie spectaculaire » en faisant allusion au voisin de l’Ouest qui ne rate aucune opportunité pour rendre un échec en succès et en mentant quotidiennement à son peuple sur le dossier du Sahara occidental où il vient de subir une raclée historique au Conseil de sécurité de l’ONU.
Le ministre des AE du Maroc, Salaheddine, Mezouar, qui s’égosillait du succès de la diplomatie marocaine lors de l’examen de la question de la Minurso, reconnaît officiellement que son pays a subit un échec et le met sur le dos des USA et de l’Algérie. La relation entre le Maroc et les Etats-Unis ne s’est pas encore remise de l’épisode au Conseil de sécurité de l’alignement de Washington sur les positions de l’Algérie et du Polisario.
En témoignent, les critiques formulées hier par le ministre des Affaires étrangères à l’encontre des Américains dans une allocution prononcée à l’occasion de la tenue, à Bouznika, du congrès extraordinaire de son parti. SalaheddineMezouar a pointé du doigt la position de l’administration Obama sur le dossier du Sahara occidental.
Le président du RNI a évoqué l’ »ingérence de parties internationales dans le conflit autour du droit du Maroc dans le dossier du Sahara occidental,et ce en le plaçant dans un cadre géostratégique ». Et d’ajouter que « certains, aveuglés par l’illusion du leadership régional », allusion à l’Algérie, jouent cette carte pour « affaiblir » le royaume : « Il y a certains qui n’acceptent pas que le Maroc soit un Etat respecté, influent et très apprécié dans la région ».
Les griefs du chef de la diplomatie visent également le partenaire américain : « Alors que d’autres adeptes de l’anarchie créative -qui a mis le feu au Machrek sous prétexte du Printemps arabe- tentent d’élargir le champ de leur théorie, pour détruire ce qui reste de cette zone géographique » dit-il parlant des Etats-Unis.
Ce sont, en effet, les académiciens néo-conservateurs qui, au début de la précédente décennie, avaient vanté les mérites de l’anarchie créative à dessein de façonner le monde arabo-islamique selon le projet appelé « Grand Moyen Orient », si cher à l’ancien président George W. Bush (2001-2009).
Ne pouvant plus attendre une quelconque inflexion de la politique américaine sur le dossier du Sahara occidental qui oblige le Maroc d’accueillir à nouveau la mission de la Minurso chargée de veiller au strict respect du référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui, le ministre des AE de sa majesté redouble de férocité envers l’administration d’Obama.
Comparativement aux timides critiques exprimées, le 29 avril dernier par le ministère des Affaires étrangères, cette fois-ci, les déclarations sont beaucoup plus directes : « Le Royaume du Maroc regrette que le membre du Conseil de sécurité(USA) qui a la responsabilité de la formulation et de la présentation du premier projet de résolution, ait introduit des éléments de pression, de contraintes et d’affaiblissement, et agit contre l’esprit du partenariat qui le lie au Royaume du Maroc », déplorait le département de Mezouar, dans un communiqué rendu public quelques heures après l’adoption d’une nouvelle résolution sur le Sahara occidental par les quinze membres du Conseil de sécurité.
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