La RASD met en garde le Makhzen contre toute entrave au retour de la Minurso dans les territoires sahraouis occupés.
M. Kebci-Alger (Le Soir) – Véritablement, le royaume alaouite ne veut pas arrêter de jouer avec le feu, s’entêtant encore à faire fi des résolutions des Nations-Unies, dont notamment, la toute dernière, la 2285 qui prolonge jusqu’à fin avril 2017 la mission de la Minurso. Et pas que cela, la décision de la Cour de justice de l’Union européenne qui vient d’annuler l’accord agricole UE-Maroc signé en 2012.
Et l’ambassadeur sahraoui à Alger vient de le signifier clairement et solennellement. S’exprimant, hier mardi, au cours d’une conférence de presse en clôture d’une visite de trois jours d’une délégation de la wilaya d’El Ayoune à Alger, Bucharaya Hamudi Sidina a accusé ouvertement le Makhzen de «velléités», de tourner encore le dos aux résolutions des Nations-Unies, en faisant tout pour entraver le retour de la mission des Nations-Unies pour le Sahara occidental.
Et d’aller encore plus loin, évoquant la volonté du voisin de l’ouest de «créer un foyer de tension dans cette région». Une perspective à laquelle les Sahraouis se «préparent militairement, mais aussi politiquement, via notamment une action diplomatique soutenue», soutient encore l’ambassadeur qui affirme, néanmoins, «privilégier la démarche politique et pacifique».
Seulement, cette option qui, poursuit-il, n’exclut nullement le retour à l’action armée «au cas où l’occupant s’entête dans sa stratégie colonialiste». Surtout, explique-t-il, que les derniers événements ont «isolé le Maroc qui voit son alternative d’autonomie ne pas susciter l’adhésion de ses traditionnels alliés dont ne subsiste que la France.
Encore que l’Hexagone fait montre de gêne quant à son inconditionnel soutien.
Surtout que la dernière résolution onusienne rappelle la feuille de route de la Minurso qui consiste en la préparation d’un référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
A noter qu’à l’issue de son séjour algérois, la délégation sahraouie a paraphé un accord de coopération avec la commune d’Alger-centre dans le sillage de l’accord de jumelage entre les deux villes signé en 2004.
L’accord signé dans le cadre de la commémoration de la création du Front Polisario, le 10 mai, et de la célébration des évènements du 8 Mai 1945, porte sur un programme d’échanges culturels s’étalant sur trois mois, avec un rythme d’une activité hebdomadaire.
Un programme qui sera ponctué par une semaine de fraternité et d’amitié à Alger du 14 au 21 juillet prochain.
M. K.