par Kharroubi Habib
En plaçant cette année la célébration du 1er Mai, fête internationale des travailleurs, sous le signe de la solidarité avec le peuple sahraoui en lutte pour la libération de son territoire sous occupation marocaine, la centrale syndicale a tenu à bon escient à démontrer que les relais d’influence pro-marocains se trompent en présentant le soutien que l’Algérie accorde à la cause sahraouie comme n’étant que la position de ses cercles officiels et nullement celle de son peuple. Leur propagande dans ce sens s’est amplifiée à la croyance par eux que le peuple algérien englué dans les problèmes qui sont les siens du fait de la crise économique à laquelle son pays est confronté aurait d’autres chats à fouetter que de voir l’Algérie « empêtrée » dans le soutien à une cause dont la légitimité ne lui apparaîtrait pas évidente.
Il est vrai qu’en Algérie le soutien aux Sahraouis ne s’exprime plus depuis les années 90 par des marches et autres manifestations populaires de solidarité avec eux. Ce qui n’a nullement signifié que l’Algérie et les Algériens ont tiédi dans leur soutien à la cause sahraouie et encore moins renoncé à celui-ci. Après le cessez-le-feu intervenu en 1991 entre le Maroc et le Front Polisario, l’Algérie a opté comme manifestation de son appui immuable à cette cause pour une discrète mais efficiente diplomatie consistant à faire prévaloir la revendication sahraouie en tous lieux et tribunes où cette question se débat.
Il était bon toutefois de rappeler que le soutien de l’Algérie officielle à la lutte du peuple sahraoui est partagé par les citoyens algériens. Leur soutien transcende les griefs et critiques qu’ils nourrissent à l’endroit du pouvoir en place dans le pays.
Le contexte se prêtait en ce 1er mai pour émettre le message que la cause sahraouie importe aux Algériens qui ne sont pas près de s’en détourner et qu’ils ne sont pas impressionnés par les rodomontades provocatrices du Makhzen envers l’Algérie. La constance et la clarté de la position de l’Algérie sur le conflit du Sahara occidental font unanimité au sein de l’opinion nationale, il ne servait à rien à ce Makhzen de compter sur un revirement en son sein qui contraindrait les dirigeants algériens à mettre fin au soutien des Sahraouis.
L’Algérie n’abdiquera pas sur le principe de l’autodétermination du peuple sahraoui. Que ce principe soit mis en œuvre est la condition incontournable posée par le Front Polisario que l’Algérie appuie. C’est tout ce que l’Algérie et les Algériens demandent. Ce que les Sahraouis décideront en exerçant leur droit à l’autodétermination est leur affaire et uniquement la leur. L’Algérie s’est solennellement engagée à respecter leur choix quel qu’il soit. Pourquoi alors le trône et le Makhzen si « certains » de la fidélité des « sujets » sahraouis à la monarchie et au royaume leur refusent-ils cet exercice ? Ils persistent dans cette contradiction parce que de prétendues grandes démocraties défenseurs du droit et des libertés font semblant de ne pas en voir une dans leur position.