La France prouve une fois de plus son indéfectible soutien au Maroc. Allié de Rabat et son principal soutien dans l’affaire du Sahara occidental, Paris a volé, une fois encore, au secours de son protégé.
En effet la diplomatie française a fait le forcing au Conseil de sécurité de l’Onu afin que le Maroc ne soit pas défavorisé par une résolution de cette instance de l’Onu.
La France a, ainsi, introduit nombre d’amedemenents à un projet de résolution du Conseil de sécurité préparé par les États-Unis afin qu’il soit le moins contraignant possible pour son allié, le Maroc. En effet si le projet des États-Unis parle d’un retour presque immédiat des 84 membres de la Minurso expulsés du Sahara occidental par les autorités d’occupation marocaines, la France ne l’entendait pas de cette oreille.
La France a fait le forcing en usant de moult pressions afin d’enlever tout caractère urgent de ce retour comme le voulait le premier projet que comptait soumettre les États-Unis aux 15 membres du Conseil de sécurité. Dans le projet américain un délai de soixante jours est accordé au Maroc pour permettre aux membres de la Minurso de revenir au Sahara occidental. A défaut le Conseil de sécurité a chargé le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, de mettre en oeuvre les modalités nécessaires pour ce retour.
En soi cela traduit l’attachement du Conseil de sécurité au processus de paix devant conduire à l’autodétermination du peuple sahraoui. Or la France, qui s’adonne à un jeu trouble dans cette question, a, usant de moult subterfuges, proposé de prolonger ce délai.
La nouvelle mouture de la résolution, prévoit qu’un briefing du secrétaire général de l’Onu sur l’état du rétablissement des activités de la Minurso soit tenu dans 120 jours, c’est à dire dans quatre mois. Ménageant encore plus le Maroc et voulant sans doute gagner du temps, le projet français évoque « l’examen de la meilleure façon » de rétablir la Minurso après le délai de quatre mois et ce contrairement au projet initial des États-Unis.
Ce dernier prévoit des mesures immédiates du Conseil de sécurité si cet objectif n’est pas atteint. Ces manoeuvres françaises ont encore prolongé les tractations entre les 15 membres du Conseil de sécurité et retardé l’adoption de la résolution qui devait intervenir initialement avant-hier jeudi. Ainsi des représentants de la Russie, du Venezuela,
de l’Uruguay et de l’Angola ont demandé un temps supplémentaire pour pouvoir consulter leurs capitales respectives sur la nouvelle mouture, selon certaines sources diplomatiques citées par l’APS. Car les représentants de ces pays ont refusé de s’engager dans un tel projet avant de prendre les avis de leurs gouvernements.
Cette attitude de la France a été dénoncée par les dirigeants sahraouis. Mercredi, le représentant du Front Polisario aux Nations unies, Ahmed Boukhari, a déclare à l’APS que « la France mène une action très agressive pour paralyser l’initiative américaine ». « En jouant ce rôle la France assume toute la responsabilité sur un possible retour de la guerre au Sahara occidental avec son soutien aveugle à la politique du Maroc », a-t-il mis en garde.
Pour rappel le roi du Maroc, qui a d’abord pris soin de fomenter un prétendu différend avec le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, suite aux propos de ce dernier selon lequel « la question du Sahara occidental est une question de décolonisation », a procédé à l’expulsion de la composante civile de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) créant ainsi un grave précédent.
Par : KAMAL HAMED