Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, hier, la résolution présentée par les États-Unis sur le Sahara occidental. L’Uruguay et le Venezuela ont voté contre, réclament un texte plus dur contre le Maroc. Ces deux pays se sont plaints du rôle néfaste joué par la France au sein du groupe des amis du Sahara. La Russie, l’Angola et la Nouvelle-Zélande se sont abstenus.
Malgré les pressions exercées par la France, le projet initial présenté par les États-Unis n’a pas subi d’importantes modifications. Le projet de résolution insiste toujours sur la nécessite urgente pour la Minurso de retrouver sa capacité à fonctionner pleinement. Il n’accorde que trois mois au Maroc pour répondre à cette interpellation de restauration de la Mission des Nations unies dans son mandat originel et intégral, « c’est-à-dire y compris le retour de toute la composante civile et politique qui a été expulsée par le Maroc », précise notre source.
Le projet prolonge le mandat de la Minurso jusqu’au 30 avril 2017.Selon le projet de résolution, Ban Ki-moon fera rapport au Conseil de sécurité dans un délai de 90 jours à partir du vote de la résolution. Le secrétaire général de l’ONU va indiquer dans ce rapport si la Minurso est désormais apte à fonctionner pleinement, « faute de quoi le Conseil sera obligé de revenir à la charge pour étudier les mesures appropriées pour rendre exécutoire sa décision relative au rétablissement de la Minurso », précise notre source.
En plus du retour de la Minurso, le projet comporte également plusieurs points défavorables au Maroc. Parmi eux, l’appui total du Conseil de sécurité à l’engagement du Secrétaire général et de son envoyé personnel, Christopher Ross. Ces deux responsables ont été malmenés par le Maroc à plusieurs reprises.
Il appelle également Rabat et le Front Polisario à poursuivre des négociations sérieuses sous les auspices du Secrétaire général de l’ONU, sans conditions préalables et de bonne foi et de préparer ainsi un cinquième cycle de négociations. Il insiste aussi sur a liberté de manœuvre de la Minurso qui doit être libre d’interagir avec tous les interlocuteurs, y compris les Sahraouis qui contestent l’occupation de leur territoire. Enfin, Ban Ki-moon devra fournir un rapport sur la situation au Sahara occidental avant la fin de la période de mandat de la Minurso .
R. I.