Sahara occidental : Nécessité d'effectuer un suivi des droits humains par l'ONU

Le suivi de la situation des droits humains par les Nations unies doit être au premier rang des discussions qui porteront cette semaine sur le futur de leur présence au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis, a déclaré Amnesty International mardi 26 avril, alors que les journalistes, les soldats chargés du maintien de la paix et les militants pacifiques font l’objet de restrictions croissantes.
Le Conseil de sécurité est censé se prononcer aujourd’hui 28 avril sur l’extension de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Il s’agit de la seule mission moderne de maintien de la paix des Nations unies n’ayant pas de mandat relatif aux droits humains, et pourtant des atteintes à ces droits ont été commises par les deux camps – les autorités marocaines et le Front Polisario, mouvement indépendantiste – au cours des 40 années de conflit autour de ce territoire. Dans un rapport adressé au Conseil de sécurité ce mois-ci, Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, a rappelé la nécessité d’un suivi indépendant et impartial au Sahara occidental, ainsi que dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie.
 » Un suivi impartial et continu des droits humains par les Nations unies accorderait une certaine protection à une population vivant sous la menace quotidienne de violations perpétrées par les autorités marocaines et le Front Polisario « .
À l’heure où les autorités marocaines essaient de plus en plus souvent de barrer la route à tout examen approfondi, en expulsant les journalistes étrangers et en arrêtant des militants non violents, et où la situation des droits humains dans les camps de Tindouf reste opaque, cela est plus important que jamais. Toute absence de suivi des droits humains perpétue les violations et l’impunité « , a déclaré Magdalena Mughrabi, directrice adjointe par intérim du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
Au cours de l’année écoulée depuis la dernière prorogation en date du mandat de la MINURSO, les autorités marocaines ont continué à étouffer la dissidence dans le Sahara occidental, en restreignant de manière arbitraire la liberté d’expression, d’association et de réunion. Les manifestations pacifiques sont régulièrement interdites ou dispersées par la force par les forces de sécurité. Les organisations de défense des droits humains se voient rarement accorder un statut légal.
 » Toute absence de suivi des droits humains perpétue les violations et l’impunité « 
Le mois dernier, les Nations unies ont été forcées par les autorités marocaines à procéder au retrait de dizaines de membres de son personnel civil et à fermer un bureau de liaison militaire pour la MINURSO, après que Ban Ki-moon a fait référence à l' » occupation  » du Sahara occidental par le Maroc lors d’une visite dans les camps de Tindouf.
Parmi ceux qui ont dû partir figuraient des personnels mettant en place des programmes coordonnés par le Service de la lutte antimines de l’ONU. Le Service de la lutte antimines considère le Sahara occidental comme l’un des territoires les plus minés au monde, et le nombre de victimes depuis 1975 dépasserait 2 500. Cet organe affirme jouer un rôle clé dans la réduction des risques humanitaires et l’amélioration des conditions de vie pour les Sahraouis.
L’absence de suivi indépendant régulier des droits humains expose les résidents aux abus. Le Front Polisario n’a pas non plus pris de mesures pour obliger à rendre des comptes les responsables présumés d’atteintes aux droits humains commises durant les années 1970 et 1980 dans les camps qu’il contrôlait.
La Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) a été établie en 1991 dans le territoire annexé par le Maroc en 1975, ainsi que dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf (sud-ouest de l’Algérie). Son mandat l’engage à veiller au respect du cessez-le-feu entre les forces armées marocaines et le Front Polisario, et à mettre sur pied un référendum afin de déterminer le statut définitif du Sahara occidental.

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