Affaire du Sahara Occidental
El Makhzen acculé à lOnu
28 Avril 2016
Le Conseil de sécurité appelle au retour immédiat de la mission de lOnu, la Minurso, dont lexpulsion de ses membres au mois de mars dernier a significativement impacté ses capacités à remplir ses fonctions.
Le Maroc, qui sattendait peut-être à passer facilement le cap du Conseil de sécurité de lOnu, a été contrarié dans ses plans. Car le Conseil de sécurité de lOnu a explicitement désavoué lattitude de ce pays sagissant de laffaire de lexpulsion de la composante civile de la Mission des Nations unies pour lorganisation dun référendum au Sahara occidental (Minurso).
En effet la résolution du Conseil de sécurité est on ne peut plus claire sur cette question puisque le Maroc est vivement interpellé afin quil revienne sur sa décision. Le secrétaire général de lOnu, Ban Ki-moon, est dailleurs chargé de mettre en application les termes de cette décision.
Cette résolution, qui est loeuvre des États-Unis, un allié traditionnel du Maroc, exprime vivement ses « inquiétudes » face à cet acte du gouvernement marocain qui atteste du grand dédain de ce pays vis-à-vis de la communauté internationale et de la plus grande organisation internationale, à savoir lOnu, qui est chargée de mener le processus de règlement de la question de décolonisation du Sahara occidental.
Et par voie de conséquence cette résolution, qui devrait être adoptée par le Conseil de sécurité aujourdhui jeudi, appelle « au retour immédiat de cette mission de lOnu, la Minurso, dont lexpulsion de ses membres au mois de mars dernier a significativement impacté ses capacités à remplir ses fonctions ».
De plus, selon les termes de cette résolution, un délai de soixante jours (60) est accordé au Maroc pour permettre aux membres de la Minurso de revenir au Sahara occidental. Faute de quoi le Conseil de sécurité a chargé le secrétaire général de lOnu, Ban Ki-moon, de mettre en oeuvre les modalités nécessaires pour ce retour.
En soi cela traduit lattachement du Conseil de sécurité au processus de paix devant conduire à lautodétermination du peuple sahraoui. Dailleurs cette instance de lOnu a appelé les deux parties, à savoir le Maroc et le Front Polisario, à la « poursuite des négociations (&) sans conditions préalables et de bonne foi ». Ban Ki-moon et son envoyé spécial au Sahara occidental, Christopher Ross, sont par ailleurs confortés par le Conseil de sécurité de lOnu.
Ainsi il a pleinement réaffirmé « son plein soutien à lengagement du secrétaire général et de son envoyé personnel dans la recherche dune solution à la question du Sahara occidental ». Autant dire que le Maroc a été désavoué puisque, à travers cette résolution, il a subi un véritable camouflet.
Un camouflet dautant plus retentissant que même lenvoyé spécial de lUnion africaine pour le Sahara occidental, Joaquim Chissano, a lui aussi réussi à transmettre un rapport au Conseil de sécurité de lOnu. Un rapport dans lequel cette organisation continentale a dénoncé les atteintes par le Maroc des droits de lHomme dans les territoires occupées du Sahara occidental.
Comme elle a dénoncé, en sappuyant sur le verdict de la Cour de justice internationale de la Haye, tous les accords commerciaux passés par loccupant pour lexploitation des richesses de ce territoire. Cest dire que le Maroc, qui a accentué les manoeuvres au point dirriter les dirigeants sahraouis qui menacent de revenir aux armes, est acculé et se trouve dos au mur.
Par : KAMAL HAMED
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