Le conflit du Sahara occidental dure depuis plus de quarante ans. Tout au long de cette période, qui a vu se succéder à la tête des Nations unies cinq secrétaires généraux, de Kurt Waldheim à Ban Ki-moon en passant par Pérez de Cuéllar, Boutros Ghali et Kofi Annan, cette guerre sans armes depuis le cessez-le-feu de 1990 entre le Polisario et le Maroc a fait couler des fleuves dencre.
Témoins directs, diplomates, chercheurs universitaires et experts ont, durant quatre décennies, décrit par le menu détail lintransigeance des Sahraouis à garder leur identité qui est tout sauf marocaine et les souffrances de leurs réfugiés dans les camps à Tindouf, en Algérie. De leurs travaux, on remplirait des bibliothèques entières& Aucun de leurs travaux ni aucune de leur contribution na peut-être été aussi juste et aussi sincère que le bref communiqué publié hier par lONG Oxfam pour bien situer la tragédie sahraouie.
Lorganisation humanitaire et de développement, qui appelle à la reprise des négociations entre les indépendantistes sahraouis et le Maroc, affirme que «personne ne devrait vivre quatre décennies presque trois générations en tant que réfugié».
Cest simplement, mais terriblement dit, avec une sincérité et une profondeur quaucun discours politique, diplomatique ou dun quelconque «sachant» du dossier ne peut égaler. Tout comme son inquiétude de voir la guerre reprendre&
«La jeunesse sahraouie na vécu rien dautre quune vie de réfugiée. Elle mérite un processus de paix négocié, et lopportunité de pouvoir vivre une vie juste et digne», sélève Oxfam avec le ton juste de celui qui voit de près et sait de quoi il parle. Pour trouver plus clair, dans un autre registre cependant, il faut sans doute aller chercher chez les artistes qui sont solidaires de la cause sahraouie.
Il faut aller chez un grand homme du cinéma comme lEspagnol Javier Bardem et le documentaire dAlvaro Longoria quil a coproduit Hijos de las nubes «Enfants de nuages».
En réalité, disait-il de ce film en 2013, « il y a des centaines de milliers de personnes abandonnées à leur sort dans le désert&». Qui ont besoin de retrouver leur chez soi. Tout y est dit là aussi.