La communauté internationale doit réagir

Mise à jour : 29-03-2016
En s’attaquant au Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, le Maroc semble avoir ouvert des perspectives et développé des ambitions dont il se permettait rarement jadis d’en parler ou d’en confier les grandes lignes, exception de sa thèse d’autonomie du Sahara occidental. Dans ses calculs actuels et avec le soutien de la France, le Maroc pense que rien ne pourra désormais contrecarrer ses desseins au Sahara occidental et dans toute la région. Bien sûr, il s’attend à des difficultés avec le Front Polisario et avec la communauté internationale. Mais en mettant en doute le Droit international et les engagements de l’ONU à organiser un referendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental, il signe et affirme qu’il est en mesure d’écraser tout sur son passage. Quant à l’Algérie dont le Makhzen craint sérieusement la puissance et la force morale dont elle dispose, il compte sur le temps pour la neutraliser par une série de manœuvres qu’il tente de mettre au point avec la complicité de capitales arabes et occidentales n’a-t-on pas entendu depuis longtemps le Maroc dire que si l’Algérie n’abandonne pas les positions qu’elle défend au Sahara occidental, il dénoncerait les accords qu’il avait conclus avec elle au sujet des frontière algéro-marocaines et poserait à nouveau la question du tracé frontalier en invoquant, une fois de plus l’accord qu’il avait lui-même signé le 6 juillet 1963 avec l’Etat algérien. Le roi se serait engagé dans cette voie avec certains partis marocains afin qu’ils véhiculent cette idée et pour expliquer, que c’est le peuple marocain qui l’exige, notamment en raison de l’attitude algérienne envers la cause du peuple sahraoui. Le roi semble aussi s’orienter vers une nouvelle stratégie dans la région. Il croit que ses atouts sont d’autant plus décisifs que des puissances occidentales amies et les alliances qu’il a pu développer avec les monarchies du Golfe, l’Arabie saoudite en tête et autres pays africains lui permettront de mener à termes ses ambitions en Afrique du Nord. Aujourd’hui, alors que s’impose à tous l’amer constat des ambiguïtés de Rabat au sujet de la colonisation du Sahara occidental, il importe aux Nations unies de donner un contenu concret et une application sévère des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité concernant le conflit qui oppose depuis plus de quatre décennies le Front Polisario au Maroc et qui apparaissent à l’évidence, comme la seule issue à ce conflit et ce, au nom de la légalité du Droit international applicable à tous les Etats. Si la violation que mène le Makhzen contre la liberté et la souveraineté des Sahraouis a pu susciter des hésitations chez certains Etats, membres de l’Assemblée générale des Nation unies qui, par ignorance ou sous l’effet de l’intoxication lancée comme toujours par Rabat conjointement avec Paris, sont encore silencieux, les récentes déclarations du SG de l’ONU au sujet de l’organisation d’un référendum d’autodétermination peuvent-elles les laisser indifférents ? Ban Ki-moon n’a-t-il pas fait tomber les masques de ceux qui affirmaient, au palais royal, l’existence de l’obstacle algérien à l’autonomie du Sahara occidental et son rattachement au Maroc. Mais les stratèges du roi, à travers la hargne et la convergence des attaques contre l’Algérie veulent détourner une fois de plus l’attention de la communauté internationale sur cette domination coloniale du Sahara occidental. Et c’est bel et bien à un des épisodes de l’offensive marocaine contre l’Algérie inspirée et téléguidée par certaines capitales des grandes puissances qu’on assiste. La communauté internationale ne peut plus, dans ces conditions adopter l’attitude du témoin tourmenté, répugnant à prendre parti, refusant le droit international et se réfugiant dans un internationalisme abstrait qui renvoie dos à dos les deux protagonistes de ce conflit. Le véritable internationalisme concret, agissant au nom de la Charte des Nations unies, exige une solidarité et un soutien sans faille au peuple sahraoui dans sa lutte pour sa libération, et contre la conspiration qui se tisse autour de l’Algérie. B. C.

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