Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Ban Ki-moon s’est dit «profondément déçu» et «en colère» après les attaques du Maroc contre sa personne, en les qualifiant d’«irrespectueuses» envers l’ONU. Il n’a pas manqué de faire part, dans un communiqué diffusé avant-hier juste après sa rencontre à New York avec le ministre des Affaires étrangères marocain, Salaheddine Mezouar, de «son étonnement concernant la récente déclaration du gouvernement du Maroc» et a exprimé «sa profonde déception et sa colère au sujet de la manifestation qui a été mobilisée dimanche», et qui l’a visé en personne
Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Ban Ki-moon s’est dit «profondément déçu» et «en colère» après les attaques du Maroc contre sa personne, en les qualifiant d’«irrespectueuses» envers l’ONU. Il n’a pas manqué de faire part, dans un communiqué diffusé avant-hier juste après sa rencontre à New York avec le ministre des Affaires étrangères marocain, Salaheddine Mezouar, de «son étonnement concernant la récente déclaration du gouvernement du Maroc» et a exprimé «sa profonde déception et sa colère au sujet de la manifestation qui a été mobilisée dimanche», et qui l’a visé en personne. Le SG de l’ONU a souligné que «de telles attaques sont irrespectueuses envers lui et envers l’Organisation des Nations unies». M. Ban a demandé au ministre marocain des «précisions concernant la présence de plusieurs membres du gouvernement marocain parmi les manifestants comme il lui a exigé de veiller à ce que l’Organisation des Nations unies jouisse du respect au Maroc», selon le communiqué de l’ONU. Dimanche, des centaines de milliers de manifestants se sont rassemblés à Rabat pour protester contre «le manque de neutralité» de Ban Ki-moon sur le dossier du Sahara occidental. La manifestation était organisée à l’appel de plusieurs partis et syndicats et visait à dénoncer des propos attribués à M. Ban sur le Sahara occidental. De même, le gouvernement marocain avait dénoncé le 8 mars dernier «avec une grande stupéfaction» ce qu’il avait qualifié de «dérapages verbaux, faits accomplis et gestes de complaisance injustifiés» du Secrétaire général lors de son déplacement dans les camps des réfugiés sahraouis. Dans un communiqué, le ministère marocain des Affaires étrangères avait de son côté dénoncé l’utilisation du mot «occupation» par M. Ban pour décrire le statut du Sahara occidental. Selon le communiqué de l’ONU, M. Ban «a pris note du malentendu» autour de ce terme, qu’il dit avoir utilisé pour décrire sa «réaction personnelle» au sort des réfugiés sahraouis. Mais il a accusé Rabat d’avoir cherché à représenter de manière délibérément erronée les objectifs de son voyage et a réaffirmé qu’il s’en tenait strictement au mandat donné par le Conseil de sécurité pour régler ce conflit. Il a aussi réitéré son appel à des «négociations de bonne foi et sérieuse, sans condition préalable, pour faire des progrès aussi vite que possible» dans ce dossier. Ne manquant de réagir à ce rappel à l’ordre de M. Ban au royaume chérifien, le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, Ahmed Boukhari, a tenu à affirmer que le communiqué des Nations unies «est une révolte légitime contre le comportement irresponsable de Rabat». Et d’ajouter que «depuis l’obstruction du referendum d’autodétermination en 2004, le Maroc a choisi avec ces agissements la délation qui l’a amené à dépasser toutes les limites et à refuser toute marque de respect à la communauté internationale et au SG de l’ONU». Le représentant du Sahara occidental avait déjà mis en garde contre les tentatives du Maroc de bloquer tout progrès dans le règlement du dossier sahraoui pendant le mandat de Ban Ki-moon qui arrive à échéance en fin 2016. En voulant gagner du temps jusqu’à expiration du mandat de Ban Ki-moon, le Maroc espère également que le changement prochain à la tête de la Maison-Blanche jouerait en sa faveur. Il s’attend à ce que la future administration américaine soit «plus sensible à ses revendications fallacieuses sur le Sahara occidental», avait déclaré M. Boukhari. Pour rappel, le Secrétaire général de l’ONU a effectué une tournée dans la région en vue de relancer les négociations pour le règlement du conflit au Sahara occidental. A Alger, il a lancé un appel urgent à donner «plus d’attention et d’action» à la question du Sahara occidental occupé par le Maroc, en insistant sur le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination. «Les Sahraouis ont le droit à la dignité, à la protection de leurs droits humains et surtout à jouir de leur droit à l’autodétermination», avait indiqué M. Ban. Le premier responsable de l’ONU avait également reconnu que «la résolution de la question du Sahara occidental a beaucoup tardé», et que «la communauté internationale a longtemps négligé ce conflit avant que je nomme des personnes d’une certaine expérience pour s’occuper de ce dossier». Le Maroc a tenté de torpiller la visite de M. Ban et ses efforts à trouver une solution au conflit du Sahara occidental. Pour preuve, le royaume chérifien a demandé le renvoi à juillet de la visite du SG de l’ONU au Maroc de sorte qu’elle n’influera pas sur le prochain rapport que M. Ban Ki-moon devra présenter devant le Conseil de sécurité prévu en avril. Les autorités marocaines qui ont évoqué la non correspondance du calendrier de cette visite avec celui du roi Mohamed VI, veulent en fait bloquer tout progrès dans le dossier sahraoui pendant le mandat de Ban Ki-moon qui arrive à échéance en fin 2016. Après avoir échoué à faire capoter la visite de M. Ban, le gouvernement marocain a recouru aux attaques directes contre sa personne. Il s’agit là d’un «signe d’affolement» du Maroc comme l’a affirmé le ministre sahraoui délégué pour l’Europe, Mohamed Sidati, ajoutant que les autorités marocaines «ont eu recours, une nouvelle fois, à la pression et au chantage». Pour sa part, la représentante de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) en Espagne, Khira Bulahi, a expliqué que le «Maroc vivait actuellement un isolement international et ses positions sont en contradiction avec la légalité internationale». Citant l’Union africaine, qui milite pour la décolonisation du Sahara occidental et la Cour de justice européenne (CJE), qui a dénoncé en décembre l’accord commercial UE/Maroc pour les produits agricoles et de la pêche parce qu’il inclut le Sahara occidental, la diplomate sahraouie a relevé : «Ce que fait le Maroc constitue un autre pas dans le parcours intransigeant comme il a l’habitude de faire». A noter par ailleurs que le président de la Conférence européenne de coordination et de soutien au peuple sahraoui (Eucoco), Pierre Galand a exhorté, hier à Bruxelles, la communauté internationale à témoigner plus de «cohérence» eu égard au droit du peuple du Sahara occidental à se défaire du joug et des liens coloniaux marocains. Evoquant l’attaque violente orchestrée par les autorités marocaines contre M. Ban après son déplacement dans la région pour relancer les pourparlers entre Rabat et le Front Polisario sur le Sahara occidental, le président de l’Eucoco a affirmé que la réaction des autorités marocaines est une «insulte» pour les Nations unies toutes entières. «Le Maroc n’a pas seulement tenté de discréditer le Secrétaire géné
ral de l’ONU, il l’a insulté et il a, par-delà, insulté les Nations unies et cela est extrêmement grave», a-t-il regretté.
ral de l’ONU, il l’a insulté et il a, par-delà, insulté les Nations unies et cela est extrêmement grave», a-t-il regretté.
H. Y./Agences
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