Le Maroc vit actuellement un isolement international et ses positions sont en contradiction avec la légalité internationale et avec le droit des peuples l’autodétermination. C’est ce que Mme Khira Bulahi, représentante de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Espagne, a affirmé avant-hier jeudi dans une déclaration à l’APS. Elle a estimé que le Maroc est dans une situation «très peu enviable».
La représente sahraouie a poursuivi dans sa réaction aux récentes déclarations du gouvernement marocain à l’encontre du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, que le Maroc est «non seulement confronté à l’UE après l’annulation par la cour européenne des accords agricoles mais aussi avec l’Organisation des Nations unies après avoir refusé la dernière visite de Ban Ki-moon dans la région».
Elle a précisé par ailleurs que le Maroc se trouve également confronté à l’union Africaine (UA) qui a des positions avancées par rapport à la question du Sahara occidentale.
Cette précision intervient suite aux déclarations du gouvernement marocain qui a reproché au secrétaire général de l’ONU de «s’être départi de sa neutralité, de son objectivité et de son impartialité» lors de sa dernière visite dans les camps des réfugiés sahraouis et les territoires libérés à Bir Lehlou. «Ce que fait le Maroc constitue un autre pas dans le parcours intransigeant comme il a l’habitude de faire et ceci s’est traduit par le refus de la visite de Ban ki Moon dans la région, par l’assassinat d’un citoyen sahraoui et enfin par l’envoi de troupes militaires supplémentaires importantes vers les territoires occupés pour la répression des manifestations pacifiques des citoyens sahraouis qui revendiquent l’indépendance», a-t-elle souligné.
Au cours de sa dernière visite dans la région, le SG de l’ONU s’est dit attristé par une tragédie humanitaire au Sahara Occidental occupé qui dure depuis quatre décennies, promettant de relancer la médiation de l’ONU en vue d’engager des négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc. En insistant sur le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, Ban Ki-moon a indiqué qu’il allait œuvrer à faire avancer ce processus.
Concernant l’annulation de l’accord agricole UE-Maroc, la Chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a réitéré l’attachement de l’Union européenne (UE) à la légalité internationale, affirmant que l’Union se conformera à la décision du Tribunal européen qui a annulé en décembre dernier l’accord agricole entre l’UE et le Maroc conclu en 2012.
«Conformément à la décision du tribunal, l’UE tentera de recueillir des informations sur les points soulevés, à savoir les avantages de l’accord agricole pour la population locale (sahraouie) et l’utilisation des ressources naturelles», a indiqué la Haute représentante de l’UE aux Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, dans une réponse écrite à certains eurodéputés qui s’interrogeaient sur les mesures à prendre si la Cour de Justice de l’UE (CJUE) venait à rejeter l’appel introduit par le Conseil des Affaires étrangères de l’UE.
Cette réponse, éminemment politique, confirme en définitive que pour être conforme avec la légalité internationale, l’accord agricole conclu avec le Maroc doit impérativement profiter à la population sahraouie et que l’UE a un droit de regard sur l’utilisation des ressources d’un territoire sur lequel le Maroc n’a aucune forme de souveraineté.