Depuis son occupation coloniale du Sahara occidental, le Maroc est dans le défi perpétuel à l’égard des instances internationales et en particulier les Nations unies.
Mais depuis peu il s’en prend à l’Union européenne ou il compte pourtant des pays «amis» et des inconditionnels. Sans parler de son lobbying à coup de millions d’euros et des parlementaires qu’il corrompt sans retenue. Ce qui ne l’empêche pas de subir des revers et des défaites diplomatiques majeures. Sous des prétextes fallacieux et le mensonge,
Rabat annonce avec fracas la « suspension » des contacts avec Bruxelles , comme si le Maroc pouvait se passer de son seul poumon économique, l’Union européenne Bruxelles qui ne se laisse pas impressionner pour si peu répond calmement mais fermement aux élucubrations , qui peine déjà à conduire une politique tracée par le Palais royal et qui se fourvoie en politique étrangère. Ainsi et en réponse aux accusations de Benkirane, sur une prétendue «absence de transparence».
Réagissant à la décision du Maroc de suspendre ses contacts avec l’UE dans l’attente d’explications, les services diplomatiques de la Haute représentante de l’UE aux Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini, ont assuré, dans un communiqué, que «de nombreux contacts ont été effectués à tous les niveaux entre l’UE et le Maroc sur cette question, depuis le mois de décembre dernier».
«Le Maroc a été tenu pleinement informé tout au long du processus, dans le cadre des contraintes juridiques qui s’appliquent», ont soutenu les services diplomatiques de l’UE, réfutant les accusations du porte-parole du gouvernement marocain qui a prétendu, jeudi,«l’absence de transparence et de clarté de certains membres de l’UE».Irritée par la décision unilatérale du Maroc, l’UE a tenu à lui rappeler les principales règles et usages protocolaires et diplomatiques en mettant l’accent sur «le respect mutuel».
«Notre conviction est qu’un véritable partenariat implique l’écoute, le partage, la solidarité et le respect mutuels entre partenaires», ont clairement souligné les services diplomatiques de l’UE. Jeudi, le chef de gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, a reçu l’ambassadeur de l’UE à Rabat, pour l’informer de la décision de son pays de «l’arrêt de tout contact avec la Commission européenne et le Conseil européen». Une décision prise pour contester le verdict de la CJUE qui a annulé, le 10 décembre dernier, l’accord agricole qui liait l’UE au Maroc, et ce suite à une plainte déposée par le Front Polisario qui a contesté cet accord qui in-cluait le Sahara occidental occupé par le Maroc.
La CJUE a relevé, dans son jugement, que le Conseil de l’UE a manqué à son obligation de vérifier si l’exploitation des richesses naturelles du Sahara occidental occupé se fait ou non au profit du peuple sahraoui. Interrogé sur la décision de l’UE de faire appel du jugement rendu par la CJUE, MeGilles Devers, principal avocat du Front Polisario, qui avait porté l’affaire devant le tribunal européen, s’était dit confiant, assurant que le collectif d’avocats engagé dans cette affaire «ira devant la Cour avec les mêmes arguments».«Ce qu’a jugé le tribunal peut faire objet d’un appel, mais il y’a ce que la Commission européenne a écrit noir sur blanc. Elle a écrit que le Front Polisario est un mouvement de libération nationale, qu’il est le seul représentant du peuple sahraoui. Elle a écrit qu’elle ne reconnaissait de territoire du Maroc que celui qui est dans les frontières historiques. Donc, la Commission européenne ne peut pas faire appel sur ce qu’elle a écrit», avait-il précisé.
Pour l’hebdomadaire Afrique Asie, l’attitude de Rabat » fait partie de la dramatisation paroxystique et de la théâtralisation qui sont une composante essentielle de la stratégie de la tension que le Maroc a érigée en norme de fonctionnement pour gérer des situations de crise ».
Irritée par la décision unilatérale du Maroc, l’UE a tenu à lui rappeler les principales règles et usages protocolaires et diplomatiques en mettant l’accent sur « le respect mutuel ».
Pour Afrique Asie, « les responsables européens ont refusé de se plier à cette manœuvre dont l’objectif principal est de politiser la requête dans le but d’obtenir, par voie judiciaire, la disqualification du Polisario en tant que personnalité morale pouvant poursuivre le Conseil européen en justice ».
Rabat « doit définitivement comprendre les contraintes juridiques qui s’imposent à l’exécutif européen et qu’il doit surtout admettre que l’exercice d’autosuggestion nourri tout au long de ces dernières années par le mythe du « partenaire supposé être le plus important dans la région’ a atteint ses limites », a-t-elle relevé.
S’agissant de savoir quelles pourraient être les suites du pourvoi en appel, Afrique Asie a expliqué que cette question a fait « l’objet de débats au sein de la commission du commerce international du Parlement européen, le 15 février.
« Et il ressort des positions présentées par les responsables des différents services juridiques (Conseil, Commission et Parlement) que, compte tenu du statut des territoires du Sahara occidental, en tant que territoire non autonome, les options sont au nombre de trois, si le tribunal devait confirmer son jugement », a poursuivi la revue. La première option serait que le Maroc accepte un mécanisme intrusif par lequel le Conseil va « s’assurer par lui-même qu’il n’existait pas d’indices d’une exploitation des ressources naturelles du territoire du Sahara occidental sous contrôle marocain susceptible de se faire au détriment de ses habitants et de porter atteinte à leurs droits fondamentaux ».
Mais, selon la revue, ceci ferait « imploser au grand jour la fiction de la prétendue souveraineté marocaine sur les territoires sahraouis occupés ». Une souveraineté qu’aucun Etat ne reconnaît et qui place la aussi le Maroc sur le même plan que son allié Israélien . « Négocier un nouvel accord qui prenne clairement en compte les intérêts du peuple sahraoui » serait la deuxième option envisagée .Enfin, en troisième option, « carrément exclure le Sahara occidental de l’accord. Comme ce fut le cas de l’accord de libre-échange signé avec les états Unis ».
M. Bendib
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