Le peuple sahraoui célébrera cette année, le 40e anniversaire de la proclamation de son jeune Etat (la République arabe sahraouie démocratique-Rasd). Quatre décennies de construction institutionnelle vers la libération et le recouvrement de la souveraineté totale de la Rasd sur l’ensemble de ses territoires.
Durant 40 ans, le peuple sahraoui a réussi, grâce à ses sacrifices et son unité nationale, à consolider l’entité sahraouie et construire ses institutions nationales malgré les conditions difficiles d’asile et le manque des moyens. Le jeune Etat sahraoui est devenu une source de fierté pour tous les Sahraouis partout dans le monde. Les Sahraouis se souviennent aujourd’hui des premières étapes de la création et la construction des institutions de l’Etat sahraoui qui était plus un rêve et un miracle. Ces départs ont été affrontés par la mise en place du premier gouvernement sahraoui, le 5 mars 1976, en dépit de la carence des moyens et l’exode des milliers de personnes fuyant l’invasion marocaine de leur territoire vers l’asile dans une situation de terreur, d’épidémie et leur besoin d’abri et de nourriture. Mais le peuple sahraoui grâce à sa volonté et la fidélité de ses hommes et femmes, qui ont contribué avec leur modeste expérience dans la gestion de ses institutions à assurer les services fondamentaux aux réfugiés, afin d’alléger les dures conditions de l’exil. Cette entité est devenue pour les Sahraouis une source de confiance et de fierté dont la voix a fait l’écho de par le monde. L’Etat sahraoui a démontré durant ces 40 ans qu’il était capable de participer aux processus de libération et de construction à travers la mise en place de ses institutions. Au niveau de l’éducation, de la santé publique, la justice, la jeunesse, la promotion des femmes, la sécurité et la liberté d’expression, les autorités sahraouies ont accordé une attention particulière. Le Parlement sahraoui joue son rôle à travers le contrôle et la mise en place des programmes du gouvernement sahraoui et l’adoption des lois et conventions nationale et internationales. Après 40 ans, le peuple sahraoui réaffirme sa cohésion et sa détermination de poursuivre sa lutte pour arracher son indépendance et d’exercer sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire national, en dépit de la politique marocaine d’intransigeance et de répression perpétrée contre les Sahraouis dans les territoires occupés et au sud du Maroc pour avoir réclamé leur droit à la liberté, en l’absence d’une réelle volonté de la communauté internationale pour la décolonisation du Sahara occidental par le biais d’un référendum devant permettre au peuple sahraoui l’exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.
La politique du fait accompli entrave les efforts internationaux
Le Front Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui, a réaffirmé à plusieurs reprises sa volonté de coopérer avec les Nations unies et l’Union africaine pour trouver une solution juste et durable au conflit, au moment où le Royaume du Maroc poursuit sa politique du fait accompli alors qu’aucun pays au monde ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
El-Ouali Moustapha Sayed, le symbole
Le 14 novembre 1975, à la suite de la marche verte, l’Espagne, puissance coloniale tutélaire, signe les accords de Madrid avec le Maroc et la Mauritanie, qui prévoient la partition du Sahara occidental entre ces deux pays. Cet accord va à l’encontre d’un avis consultatif de la Cour internationale de justice sur l’autodétermination du Sahara occidental, qui conclut que «les éléments et renseignements portés à sa connaissance n’établissent l’existence d’aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental d’une part, le Royaume du Maroc ou l’ensemble mauritanien d’autre part». Après le départ des troupes espagnoles, les troupes marocaines et mauritaniennes se trouvent rapidement confrontées à un mouvement sahraoui en faveur de l’indépendance du territoire, le Front Polisario. Il proclame la République arabe sahraouie démocratique, le 27 février 1976 à Bir Lehlou, par El-Ouali Moustapha Sayed, né en 1948 et mort le 9 juin 1976 à Nouakchott. Pour les Sahraouis (es), cet homme, ce chef, ce grand guerrier a tout «donné» pour que le Sahara occidental accède à son indépendance nationale. Ce combat s’est certes arrêté à mi-chemin, mais les jeunes générations particulièrement n’ont jamais oublié le parcours de Moustapha Sayed. Il suffit juste d’évoquer son nom pour que son histoire, son courage et sa bravoure ne soient détaillés. «C’est un homme symbole» si l’on reprenait les dires d’un membre du secrétariat national du Polisario.
De jeune Etat à pays fondateur de l’Union africaine
La juste lutte du peuple sahraoui a amené de nombreux pays, organisations, des personnes éprises de la paix et de la liberté à se solidariser avec la cause sahraouie. La question du Sahara occidental a attiré depuis l’annonce de la création de la Rasd l’attention de plusieurs pays, particulièrement des pays africains en tant que dernière colonie en Afrique en attente de décolonisation. L’Organisation de l’unité africaine (OUA) a adopté en 1984 une décision historique à travers laquelle, la Rasd est devenue membre à part entière au sein de cette entité africaine. Cette décision est le fruit d’une grande bataille menée avec succès par la diplomatie sahraouie, qui a poussé l’occupant marocain à essuyer un échec et un isolement total en Afrique qui se poursuivent jusqu’à nos jours en raison de son occupation illégale du Sahara occidental. La Rasd a renforcé sa présence en devenant membre fondateur de l’Union africaine (UA) créée en 2002 en remplacement de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA). En revanche, l’Etat sahraoui est devenu un membre à part entière et participe à tous les événements africains organisés par l’UA.
Des acquis politiques
Plusieurs Parlements et partis politiques ont appelé leurs pays à reconnaître la République sahraouie, y compris le Parlement de la Suède qui a adopté en 2012 une résolution demandant au gouvernement de son pays à reconnaître la République sahraouie, le parti espagnol de la Gauche Unie (Izquierda Unida) a également appelé en 2013 le gouvernement espagnol à reconnaître la Rasd, la même demande a été présentée le 27 janvier 2016 par le Parti communiste finlandais.
http://www.lechodalgerie.com/index.php/actualite/10117-celebration-il-y-a-40-ans-la-rasd
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