« Exploiter des ressources naturelles au mépris des intérêts de la population autochtone, les Sahraouis, est contraire au droit international ». C’est aussi l’avis du Conseil fédéral suisse. La campagne helvétique contre le pillage des richesses du Sahara occidental par le Maroc promet un réveil des consciences, après 40 ans de spoliation coloniale inhumaine. De la neutralité à l’indignation nécessaire… Zoom.
Le front de solidarité active au peuple sahraoui s’élargit malgré le lobbying marocain et celui de ses alliés traditionnels. Ces derniers jours, c’est au tour de la société civile de la Confédération suisse d’envoyer un message de réprobation à l’endroit du colonisateur. Il s’agit du boycott des produits agricoles provenant du Sahara occidental occupé.
Des fruits étiquetés « Maroc », dans une vaine entreprise de camouflage de la spoliation des ressources du peuple sahraoui. La Suisse donne l’exemple, gageons que l’indignation va se propager chez tous les clients bernés par le Makhzen.
Boycott des fruits volés
Le communiqué de presse daté du 9 février dernier portant contact de l’Association pour un référendum libre et régulier au Sahara occidental et du Comité suisse de soutien au peuple sahraoui ne pouvait être plus explicite : « A partir de l’année prochaine, COOP n’importera plus ni de tomates ni de melons du Sahara occidental occupé par le Maroc. Le distributeur se retire ainsi d’une zone politique et écologiquement controversée ».
Une décision qui ravit deux ONG, les quelles dénoncent depuis des années le subterfuge de Rabat qui falsifie l’origine géographique par un étiquetage mensonger. Terre des hommes et le comité suisse de soutien au peuple sahraoui se félicitent de ce sursaut de conscience dans le milieu des affaires.
Contre le pillage du patrimoine d’un peuple colonisé depuis plus de 40 ans et contre l’exploitation de ressources hydriques non renouvelables puisque l’occupant n’hésite pas à utiliser de l’eau fossile pour irriguer les cultures, comme le souligne ledit communiqué.
Il est à parier que l’engagement de COOP va sensibiliser nombre de négociants de la place helvétique réputée pour sa morale anticoloniale, qui va de pair avec la tradition de neutralité positive.
Goût colonial amer
En effet, plus qu’une sanction économique, l’embargo sur les produits pillés prend une dimension politique d’envergure parce qu’elle implique l’opinion publique internationale majoritairement opposée à la politique complice de leurs gouvernements quand ces derniers acceptent le fait accompli colonial.
Un sondage effectué il y a quelques années par des militants de la cause palestinienne dans plusieurs pays d’Europe a montré, malgré la censure de certains médias, que les citoyens de ces pays étaient pour la plupart clairement en défaveur de l’importation vers leurs pays respectifs de fruits et légumes arrachés d’une terre confisquée par la violence à leurs propriétaires.
Agrumes de Palestine martyrisée ou tomates cerise du Sahara occidental tyrannisé, les fruits exportés par les colons ont toujours un goût amer pour les populations du monde entier. Les Sahraouis ne cessent de dénoncer le pillage des ressources de leur territoire terrestre et maritime, les richesses halieutiques étant aussi exploitées abusivement par le royaume chérifien qui les brade dans une démarche de corruption honteuse de ses partenaires occidentaux.
C’est donc une bataille symbolique qui vient d’être remportée chez les Suisses, en attendant la victoire finale sur l’occupation marocaine qui n’a que trop duré.
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