URGENCE SAHRAOUIE

Les autorités françaises vont-elles réagir à la lettre du CARASO, le Comité d’action et de réflexion pour l’avenir du Sahara occidental, qui déplore le parti-pris de la France qui soutient aveuglément le Maroc dans son entêtement colonialiste ? 
Aujourd’hui que les relations sont au beau fixe entre Alger et Paris, on devrait s’attendre à un peu plus de tact diplomatique de la part du Quai d’Orsay qui n’ignore rien des convictions algériennes sur ce dossier.
En effet, la question de la décolonisation du peuple sahraoui n’a jamais cessé de préoccuper l’Etat algérien, qui doit justement sa renaissance à une lutte héroïque contre le colonialisme. Il s’agit d’une solidarité de principe qui s’appuie en même temps sur de solides piliers de la légalité internationale, dont des résolutions onusiennes en faveur d’un référendum d’autodétermination qui tarde à venir. 
Le Makhzen repoussant l’échéance grâce à une regrettable complicité de la France, qui n’hésite pas à utiliser son véto au Conseil de Sécurité pour éviter au royaume chérifien toute résolution contraignante susceptible de le faire plier à une consultation électorale portant sur l’autodétermination dans les territoires occupés. La formulation du CARASO paraît donc bien courtoise par rapport au préjudice que la Nation des Droits de l’Homme lui cause.
« La position de la France devrait être plus équilibrée » suggère ce comité de militants pacifiques qui ne négligent aucun effort pour promouvoir la voie du dialogue malgré le désespoir d’une jeunesse sahraouie qui pense à reprendre les armes contre l’occupant marocain. 
Réagissant aux propos de l’ex-Président français Nicolas Sarkozy, qui a réaffirmé publiquement l’alignement de Paris sur Rabat dans ce contentieux, le CARASO s’adresse toutefois à l’Etat français parce que l’actuel patron des Républicains exprimait malheureusement un credo qui dépasse sa famille politique. 
Aucune nuance n’a été apportée sous la gouvernance de François Hollande au sujet de cette crise qui dure depuis près de quarante ans, infligeant des souffrances quotidiennes à tout un peuple. En ces temps graves d’instabilité dans la région où les frustrations collectives nourrissent les rangs du terrorisme international, le règlement de la question sahraouie devrait se placer au-dessus des susceptibilités de palais. Pour la paix et la prospérité dans un grand Maghreb complètement décolonisé.
N. M.
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