Consolidation de la paix et bonne gouvernance
Le panorama sécuritaire de certaines régions d’Afrique, notamment à l’échelle de la bande sahélo-saharienne et de la façade atlantique, nous montre comment des connections se nouent entre les réseaux du crime organisé et ceux mus par l’extrémisme religieux ; comment des desseins séparatistes fragilisent les structures étatiques et comment la façade atlantique et la porosité de l’espace sahélo-saharien risquent de devenir sinon le point de départ, du moins le relais de tous les trafics et de toutes les menaces sécuritaires à l’échelle internationale et sous-régional.
Au regard de ce panorama, le Maroc est convaincu que ces menaces transnationales requièrent des réponses transversales, solidaires et inclusives. Le Maroc est également convaincu qu’il ne saurait y avoir de développement économique sans une véritable prise en considération de la dimension « paix, sécurité et stabilité », comme il est convaincu qu’il ne saurait y avoir de paix et de sécurité sans la promotion de la démocratie, des droits de l’homme des libertés individuelles et collectives, composantes fondamentales d’une bonne gouvernance.
Il part du principe de l’indivisibilité de la sécurité qui englobe le renforcement de l’Etat de droit, la maîtrise des ressources, la lutte contre les catastrophes naturelles, la sécurité des frontières et tous les principes de la coexistence pacifique.
A cet égard, une mise en œuvre optimale de ce schéma requiert de se pencher, également et avec le même intérêt, sur les questions d’ordre économique, dans la mesure où une problématique originellement économique est intrinsèquement et par essence humaine et ne pourrait qu’avoir des implications sécuritaires aux conséquences parfois imprévisibles et difficilement maîtrisables.
Plus globalement, le Maroc mène une politique active de prévention et de gestion des crises, en même temps que de prévision des risques, dans le cadre de la promotion d’une diplomatie préventive, de maintien et de consolidation de la paix en Afrique, dans le respect des principes d’indépendance, de la souveraineté nationale, de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale.
Le Maroc a constamment œuvré en faveur de la réconciliation interafricaine, à l’instar de la médiation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui a réussi à rassembler, en 2002, les chefs d’Etat du Libéria, de la Sierra Leone et de la Guinée et a contribué à la renaissance de la confiance dans le fleuve Mano, comme il a apporté, tout récemment, un soutien sans faille à la résolution de la crise malienne.
A partir d’une autre perspective, le Maroc a mis en place, en coopération avec des pays africains, le Rassemblement des Etats africains riverains de l’Atlantique, en vue de définir une approche collective pour contrer les multiples défis qui guettent cet espace et d’en faire une zone de paix et de prospérité partagée.
Il s’est engagé, également, à faire de la Cen-Sad un outil fondamental pour promouvoir la paix, la stabilité et la prospérité dans la région sahélo-saharienne.
Enfin, le Maroc estime que la coopération triangulaire est un créneau qu’il s’agira de promouvoir davantage pour asseoir un développement humain durable et de proximité.
Il milite, sans relâche, pour que la consolidation de la bonne gouvernance en Afrique soit un fait qui se vérifie dans les expériences réussies de plusieurs pays africains. Ceci dénote de l’appropriation par ces pays des valeurs de démocratie, de bonne gouvernance et des droits de l’homme.
Cet engagement préfigure une évolution positive, en dépit de la persistance de certains foyers de tension.
Il montre que l’Afrique aujourd’hui s’affirme et assume les enjeux et défis cruciaux ayant trait à la prévention des conflits, à la reconstruction post-conflit et à la promotion de la bonne gouvernance, à travers des processus électoraux.
La poursuite de cette orientation permettra à l’Afrique de faire entendre davantage sa voix à l’échelle internationale et de pouvoir peser sur les enjeux mondiaux, qu’ils s‘agisse de défis environnementaux, de la sécurité alimentaire, des mouvements migratoires, des enjeux énergétiques, du commerce international.