Ombres et réticences

Au moment où la mobilisation internationale s’intensifie contre la colonisation du Sahara occidental par le Maroc, au moment où l’ONU s’efforce afin de relancer le processus d’autodétermination pour mettre un terme à plus de quatre décennies d’occupation par le Maroc, l’ancien président de France, Nicolas Sarkozy revient à la charge pour apporter son soutien à son ami le roi Mohamed VI. Il se dit totalement contre la création de l’Etat sahraoui, c’est-à-dire contre le droit à la souveraineté et à l’indépendance de ce peuple et assume sa position en soutenant  » la marocanité du Sahara occidental « , attitude qu’il répète depuis des années. 
Ce n’est pas, en effet dans un ciel serein que l’ex-locataire de l’Elysée vient au secours du Makhzen. Il sait, d’ailleurs comme tout le monde que Rabat est en train de perdre la partie et se trouve acculé de toute part par la communauté internationale et l’étau d’acier des ONG internationales se renferme de plus en plus sur les illusions du roi Mohamed VI pour l’autonomie du Sahara. Sarkozy ne fait que mettre le vrai et le faux pour ne pas perdre la main de la monarchie. Aussi mène-t-il dans le même temps un grand tapage au sujet de la position constante de l’Algérie à savoir l’organisation d’un référendum d’autodétermination sous les auspices des Nations-unies. A ce sujet, il faut reconnaître d’ailleurs que les réactions passionnées que suscite la personnalité de Sarkozy s’expliquent par deux raisons majeures qui se mêlent et se rejoignent. Elles sont provoquées par une certaine désillusion. Mais il est évident aussi qu’ailleurs, le souvenir de ses échecs répétés dans ses projets aventuriers de  » France-Afrique  » et de la stagnation de l’UPM -Union pour la Méditerranée). 
Pour combler ces échecs, s’est ouvert durant son mandat présidentiel une ère de complots, de manœuvres de déstabilisation et d’agressions contre la souveraineté des peuples dans lesquels la droite à l’Elysée avait fait preuve de célérité. 
Toujours est-il que l’âme et l’esprit colonial de ce Hongrois n’est troublant que par le fait qu’il veut bien envenimer les relations entre le PS français au pouvoir et ses partenaires africains dans une totale pré-campagne électorale visant un retour à l’Elysée en 2017. Aussi commence-t-il est comme toujours par l’Algérie. Une telle provocation qui ressemble fort à une maladroite mission d’un mercenaire au service du Makhzen, a vouloir affaiblir l’engagement serein et constant de l’Algérie dans sa détermination totale pour la liberté du peuple du Sahara occidental. 
On peut s’empêcher la question rituelle : à qui profite la mission que s’est assignée Sarkozy ? Et les regards irrémédiablement, de se tourner vers Rabat et Tel-Aviv qui, voient d’un fort mauvais œil la présence dans la région d’une Algérie stable ayant échappée aux  » révolutions arabes « , mieux, elle se situe et se positionne dans le droit fil des principes authentiques de la Charte des Nations -unies qu’elle est une contribution utile et efficace pour la solution juste du conflit saharien et les droits indéniables du peuple sahraoui, et donc aussi pour la paix véritable et la justice nécessaire dans un Maghreb meurtri par ce conflit et par le terrorisme et pour une Afrique cherchant avec ténacité la voie difficile de la sagesse et du progrès. 
B. C.
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