Dans « Lhomme qui voulait parler au roi », publié aux éditions Calmann-Lévy en septembre 2015, le boxeur Zakaria Moumni raconte sa descente aux enfers face au pouvoir marocain, sous le règne du roi Mohamed VI. Un récit choc et sans tabou, écrit à quatre mains avec sa femme Taline.
Tout commence comme un conte de fées, comme la beauté du sport le permet parfois. En 1999, Zakaria Moumni représente le Maroc aux championnats du monde de kickboxing de Malte. Pour ce jeune issu dun quartier populaire de Rabat, seul africain et seul arabe à remporter cette victoire cette année-là, cest une immense fierté de porter le drapeau de son pays. Mais le sportif déchante lorsquil demande lapplication dun décret royal qui lui donne droit- en principe- à un poste de conseiller sportif. De la corrompue Fédération marocaine de kickboxing jusquà lantichambre du roi du Maroc, le jeune homme se heurte à une série dobstacles& Jusquà son enlèvement en 2010 par les services secrets marocains. Des faits quil raconte sans fards avec sa femme Taline dans « Lhomme qui voulait parler au roi ». Un véritable pavé dans la mare de la dynastie alaouite.
Lenvers du décor
Laffaire Zakaria Moumni révèle une facette du Maroc très éloignée des clichés de cartes postales dAgadir ou dEssaouira. « Mon image du Maroc cétaient les palmiers, les vacances à trois heures davion de Paris », explique Taline Moumni. Depuis la France, La jeune femme sest brûlée les ailes en menant le combat pour faire libérer son mari des geôles marocaines. Mis à part certains médias quelle a pu mobiliser pour relayer sa cause, les associations de droits de lHomme comme Human right watch, Amnesty International ou la Fédération internationale des droits de lHomme ont vite abandonné le dossier. « A aucun moment je nai imaginé quil puisse encore y avoir en 2010, sous le règne de Mohamed VI, des pratiques de torture, des emprisonnements arbitraires, des procès montés de toute pièce », insiste t-elle. « Je suis tombée des nues !»