Selon un article paru dans le Foreign Policy des enquêteurs des Nations Unies ont rouvert une enquête interne afin de déterminer si un haut responsable de lONU a facilité des informations confidentielles à Omar Hilale, lex-chef de la mission diplomatique marocaine auprès des Nations-Unies à Genève et qui occupe actuellement le même poste à New York.
Selon cette publication américaine, considérée comme proche du Département dEtat, les Nations Unies cherchent à établir si un haut cadre de ladministration de lONU chargé des droits de lhomme, le Suédois Anders Kompass, a divulgué des informations sensibles à des gouvernements étrangers sur le fonctionnement interne du Haut-Commissariat aux droits de lhomme.
Les informations confidentielles concernent le Sahara occidental, et il sagit du gouvernement marocain.
Kompass fait déjà lobjet dune autre enquête lancée par le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) sur les allégations dabus sexuels commis sur des enfants par des soldats français en République centrafricaine. Cest lui qui avait révélé cette affaire dans une note confidentielle quil a fait amplement circuler cette affaire en donnant les noms des victimes et surtout ceux des militaires français .
Suspendu un moment avant dêtre rétabli dans ses fonctions par un juge du tribunal administratif de lONU, Kompass nest pourtant pas sorti daffaire.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les droits de lhomme, dirigé actuellement par le prince jordanien Zeid Raad Al-Hussein, a exhumé laffaire des relations spéciales qui liaient le Suédois à lambassadeur Hilale. Cette affaire fut révélé par un mystérieux hacker, le fameux « Chris Coleman », qui avait publié sur son compte Twitter, plusieurs fois suspendu, plusieurs correspondances et emails de lambassadeur du Maroc auprès de lONU à Genève à son ministre des Affaires étrangères à Rabat.
Ces documents montraient que Hilale se vantait auprès de son ministre davoir mis dans sa poche un certain nombre de personnes, y compris Kompass et lex-Haut-Commissaire des Nations Unies pour les droits de lhomme, Navi Pillay.
Le prince Zeid avait alors demandé au Bureau des services de contrôle interne dexaminer les allégations contre Kompass. Surtout celles concernant ses supposées tentatives pour empêcher laboutissement des enquêtes sur la question des droits de lhomme au Sahara occidental.
Les enquêteurs des Nations Unies, basés à Vienne, ont interrogé Kompass, qui a toujours nié les accusations, et examiné ses courriels officiels, ses conversations téléphoniques et le disque dur de son ordinateur sans trouver trace de preuves pouvant lincriminer.
Mais comme le ministère marocain des affaires étrangères na jamais démenti la véracité des documents divulgués par Chris Coleman, le doute subsistait et lenquête ne fut pas close. Le BSCI décidant de laisser la porte ouverte à la réouverture de lenquête au cas où de nouvelles preuves apparaitraient.
Apparemment, selon Foreign Policy, de nouvelles preuves seraient apparues sans quon sache lesquelles.
Cest pour cette raison que lambassadeur Omar Hilale a été convoqué par le bureau des enquêtes de lONU en tant que témoin de cette affaire.
Omar Hilale a refusé de faire un commentaire à Foreign Policy.
Demain, 16/06/2015