Le journal américain The Intercepet publie, sous la plume de Lee Fang, un article qui confirme le deal des Clinton avec le Makhzen marocain. Sous le titre «Inside Morocco’s Campaign To Influence Hillary Clinton and Other U.S. Leaders», le journal affirme que le Maroc et des lobbyistes américains ont eu des contacts réguliers avec les fonctionnaires du département d’Etat américain pendant les quatre ans de fonction de Hillary Clinton et soutiennent sa candidature à l’élection présidentielle 2016.
Le journal souligne que des fuites de documents diplomatiques marocains prouvent que le gouvernement marocain s’est rapproché de Hillary Clinton et tissé une relation de coopération avec l’ancienne secrétaire d’Etat, et orchestré le recours à des consultants, des groupes de réflexion et autres «validateurs tiers» pour influencer la politique américaine et Clinton en particulier sur le dossier du Sahara Occidental.
Le journal rappelle que la Fondation Chelsea Clinton avait accepté un don d’un million de dollars d’une société contrôlée par le roi Mohammed VI du Maroc en vue d’un événement organisé par la fondation à Marrakech du 5 au 7 mai 2015. «D’autres contributions étrangères à la fondation ont également suscité la controverse, mais aucun aussi intensément que le don du Maroc», écrit le journal. Des informations qui rejoignent celles faites au journal américain Al Monitor par le sénateur de Pennsylvanie Joe Pitts qui est revenu sur la somme perçue par l’ex-secrétaire d’Etat et candidate démocrate à la présidentielle, Hillary Clinton, au nom de la fondation éponyme, par l’Office chérifien des phosphates (OCP), un organisme officiellement spécialisé dans les engrais, mais surtout dans l’exploitation des ressources minérales du Sahara Occidental et directement géré par Mohammed VI et sa famille. Une somme versée sous couvert de contribution au financement de l’Initiative mondiale Clinton en mai à Marrakech.
Dans une lettre adressée le 10 avril dernier à la Fondation Clinton, Joe Pitts s’adresse à l’ex-secrétaire d’Etat en ces termes : «Vous avez entendu parler des diamants de sang, mais à bien des égards, vous pourriez dire que l’OCP exporte du phosphate mélangé avec du sang !» Il lui explique que le Sahara Occidental «a été occupé par le Maroc pour exploiter ses ressources et l’OCP est l’une des principales entreprises impliquées dans cette action».
Pitts fait partie d’une petite poignée de législateurs qui tentent de mettre à nu les desseins sordides de la diplomatie américaine et son lobbying «massif» qui consiste à acheter des voix et à corrompre les responsables «en sortant le chéquier». Avec le président de la commission des droits de l’Homme à la Chambre des affaires étrangères, Chris Smith, ces législateurs demandent à la fondation de rembourser l’argent et d’arrêter carrément sa coordination avec cet organisme marocain corrupteur. Ils rappellent, à cette occasion, que selon une résolution des Nations unies votée en 2002, «l’exploitation des ressources naturelles des prétendus territoires autonomes, tels que le Sahara Occidental, n’est légale que si elle se fait au profit de la population locale». Ce qui n’est pas le cas du Maroc. L’auteur de la lettre prévient que les Marocains pourraient faire pression sur le gouvernement américain parce qu’ils savent que Hillary Clinton «a des chances d’être élue présidente des Etats-Unis». «Ils veulent qu’elle soutienne leur occupation brutale du Sahara Occidental.»
Lina S.
Algériepatriotique, 24/04/2015
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