Visite d’IBK, le président malien, en Algérie- Une nouvelle chance pour la paix
Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a effectué, hier, une visite d’Etat de trois jours en Algérie. Cette visite capitale s’inscrit, dans le cadre de l’aboutissement de la médiation conduite par l’Algérie pour la restauration de la paix au Nord Mali, en dépit des difficultés qui, l’a caractérisent
La médiation algé- rienne risque de connaître un échec, après avoir reçu le Chef du MNLA, le roi Mohamed VI a désorganisé les pistes concernant la résolution de la crise malienne et la mise en place d’un processus de réconciliation entre Bamako et le nord Mali. Selon les accords de Ouagadougou de juin 2013, gouvernement malien et rebelles doivent s’entendre sur le choix d’un médiateur mais à mesure que le temps passe, le MNLA s’est montré de plus en plus méfiant à l’égard d’Alger qui pourtant à toujours tenté de trouver une solution politique, même au plus fort du conflit. Par sa visite en Algérie, le président malien préfère que ce soit Alger qui prenne la tête des opérations de médiation, au moment ou le choix du MNLA de se rapprocher du Maroc est un nouveau coup dur pour l’exécutif malien mais aussi pour l’intermédiaire des négociations qui est l’Algérie. Ce sale coup du Rabat qui a pour ambition de prendre une place plus large au niveau de la politique régionale cherche à influer sur les discussions entre Bamako et les rebelles quittes à provoquer la colère de l’Algérie. Reste désormais à savoir si le Maroc prendra le risque de mécontenter le Mali en rencontrant à nouveau les dirigeants du MNLA. En attendant de ce va entraîner la rencontre des deux Présidents Algérien et Malien, les discussions pié- tinent, pour le moment, et la situation reste la même. La visite de Boubaker Kaita qui s’inscrit, en effet, dans une tradition séculaire de liens de fraternité, de solidarité et de bon voisinage entre les peuples algérien et malien, permettra aux deux parties de dynamiser la coopération et les échanges entre les deux pays dans tous les domaines offrant des opportunités. L’évolution des relations entre les deux pays a été marquée par l’échange de visites de responsables de haut niveau, ce qui a permis de consolider et de renforcer encore davantage ces relations qualifiées d’ » excellentes » par Alger et Bamako. Pour rappel, la visite du pré- sident malien à Alger en janvier 2014 a été sanctionnée par un communiqué conjoint dans lequel les deux pays avaient décidé de créer de nouveaux mécanismes à même de renforcer davantage la coopération bilaté- rale. A cette même occasion, les chefs d’Etat des deux pays avaient souligné la nécessité de renforcer la coopération algéro-malienne par la création d’un comité bilaté- ral sur le Nord, qui se réunirait une fois par mois pour suivre la mise en oeuvre des décisions en vue du règlement pacifique du problème du Nord du Mali. Ils avaient convenu également de l’élaboration et de la mise en oeuvre d’arrangements de sécurité commune, prenant en considé- ration le renforcement de la coopération militaire, sécuritaire et la lutte contre le terrorisme et les trafics en tout genre. Ils se sont mis d’accord, également, sur la mise en place d’un programme spécial de développement économique des régions du Nord et des zones frontaliè- res des deux pays et de réaliser un programme spécial d’appui humanitaire au bénéfice notamment des populations affectées des régions des deux pays. Les efforts de l’Algérie dans la recherche de règlement de la crise au Mali ont été couronnés, après plusieurs mois de négociations entre les parties maliennes à Alger, par le paraphe d’un accord de paix et de réconciliation. En vertu de ce document, les parties maliennes, se sont déclaré déterminées à éliminer définitivement les causes profondes de cette crise et à promouvoir une véritable réconciliation nationale fondée sur une réappropriation de l’histoire à travers une unité nationale respectueuse de la diversité humaine caractéristique de la nation malienne.
La Tribune des Lecteurs, 23/03/2015