Les Sahraouis ont fêté hier le 39e anniversaire de la proclamation par le Front Polisario de la République sahraouie (RASD). Cet évènement vient à nouveau rappeler combien est longue la marche des Sahraouis pour leur autodétermination et combien cet objectif reste, pour la résistance sahraouie, plus que jamais à l’ordre du jour dans un contexte pourtant changeant et déroutant aussi.
Outre les questions politiques et diplomatiques, le Polisario doit aujourd’hui faire face sur le terrain économique et militer pour que les ressources du Sahara occidental ne soient pas exploitées par des tiers au titre du partenariat avec le Maroc, pays considéré comme occupant par les Nations unies. D’où la réaction, hier, de l’ancien sous-secrétaire général adjoint aux Affaires juridiques et Conseiller juridique des Nations unies, le suédois, Hans Corell. Dans un article publié sur le site International Judicial Monitor, M. Corell s’est inquiété du blocage du dossier en raison de la position marocaine et rappelé comme du temps où il était en poste aux Nations unies, il y a plus de dix ans, que s’il y a des activités d’exploration et d’exploitation au Sahara occidental, « elles le seraient en violation des principes du droit international applicables aux activités sur les ressources minérales dans les territoires non autonomes ». S’agissant des ressources naturelles du Sahara occidental, il a estimé que « le Conseil de sécurité ne peut tout simplement pas laisser perdurer la situation actuelle », précisant que « l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc est une question très grave, puisqu’il ne contient pas un mot – en dehors de l’énigmatique ‘’souveraineté ou juridiction» de l’article 2 – sur le fait que «la juridiction» du Maroc dans les eaux du Sahara occidental est limitée par les règles internationales sur l’autodétermination », précisant qu’à la place, « l’accord et ses protocoles sont remplis de références aux zones de pêche marocaines ».
L’auteur fait savoir que ce qui est dit à propos de la pêche s’applique également à d’autres ressources naturelles au Sahara occidental, appelant le Conseil de sécurité à devoir adopter une résolution fixant « clairement » les conditions de l’exploration et l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental « qui respectent les résolutions de l’Assemblée Générale » sur la question. En Algérie, le président de la République Abdelaziz Bouteflika s’est prononcé pour réaffirmer « les liens forts construits entre l’Algérie et le Sahara occidental » dans le combat pour « son autodétermination ». « Il m’est particulièrement agréable au moment où le peuple sahraoui frère célèbre le 39e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), de vous adresser, au nom du peuple et du gouvernement algériens et en mon nom personnel, mes chaleureuses félicitations et mes vœux les meilleurs pour la concrétisation des aspirations légitimes du peuple sahraoui », lit-on dans le message du Chef de l’Etat.
Par ailleurs, le Kenya a également profité de cette célébration pour assurer son engagement auprès du Sahara occidental. Tout cela dans le but de « parvenir à une solution politique qui pourvoie à l’autodétermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des Nations unies», comme l’indique un communiqué conjoint rendu public jeudi à l’issue de la visite d’Etat effectuée en Algérie par le président kenyan, Uhuru Kenyatta.